Disparition du petit Émile : expliquez-nous les raisons de la "mise en situation" souhaitée par les enquêteurs
Une "mise en situation" n'est pas à proprement parler une reconstitution. Mais le Haut-Vernet retient son souffle et s’apprête à revivre le drame lors de la journée de jeudi 28 mars. Alors qu'une reconstitution est une opération judiciaire menée de manière contradictoire, en présence de la personne mise en cause, des parties civiles, des enquêteurs et des juges d’instruction, la mise en situation se fait ici sans suspect déterminé. De plus, on ne peut pas parler de reconstitution parce qu’on ne respecte pas la météo, la saison, l’heure. Aujourd’hui, nous sommes au début du printemps, les montagnes alentour sont poudrées de neige. Or, Émile, deux ans et demi, a disparu en plein été, la végétation était abondante et la lumière différente.
Une information à vérifier après la vague de perquisitions
Ce décalage s'explique. Cette opération intervient quatre mois après une vague de perquisitions menées dans plusieurs départements, et les enquêteurs ont des éléments précis à vérifier. Une information qui les conduit à accélérer la procédure. Ils veulent vérifier au plus près les emplois du temps et les déclarations de chacun. Il s'agit donc de rejouer la scène de la disparition d’Emile, minute par minute, pour voir s’il y a des incohérences dans les témoignages des 17 personnes convoquées, notamment deux voisins. Les deux derniers à avoir vu l’enfant vivant dans la rue qui descend du hameau.
Les enquêteurs peuvent aussi vouloir comparer les déclarations avec la téléphonie. Un gros travail a été effectué en la matière. Des drones vont aider les enquêteurs à se repérer dans ses lieux très escarpés. Pendant tout ce temps et jusqu’à 12h le lendemain, le Haut Vernet sera coupé du monde.
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