Expliquez-nous... Ariane 5
Alors que le centième tir d'une fusée Ariane 5 est prévu à Kourou, en Guyane, focus de franceinfo sur le lanceur européen.
Ariane 5 est un programme décidé en 1985, voté en 1987, il y a plus de trente ans, par les ministres des Etats membres de l'Agence Spatiale Européenne. Les fusées sont commercialisées par Arianespace, filiale désormais d'Ariane Group.
Ariane 5 a succédé à Ariane 4, moins puissante, avec l'objectif de rendre l'Europe plus compétitive sur le marché des lanceurs commerciaux - avec la possibilité de lancer deux satellites à la fois- de pouvoir emporter des charges particulièrement lourdes en orbite dite basse. Le projet initial prévoyait aussi d'envoyer des hommes dans l'espace, via une navette spatiale européenne: Hermès. Le projet a été abandonné.
L'échec du vol inaugural...
Le premier lancement d'Ariane 5 a eu lieu le 4 juin 1996. La fusée avait ce jour-là explosé 37 secondes après son décollage, mais au total, sur 99 lancements, 94 ont été des succès.
... n'a pas empêché une rapide réussite commerciale.
Ariane 5 a, en 22 ans, permis de placer en orbite 205 satellites -une majorité de satellites géostationnaires- a entre autres permis d’accélérer le déploiement des satellites de navigation Galileo, a envoyé dans l’espace les cinq cargos automatiques européens ATV, chargés de ravitailler la Station spatiale internationale, mais aussi en 2004 la sonde Rosetta et le robot Philae vers la comète Tchouri atteinte 10 ans plus tard.
Leader mondial, pendant dix ans, sur le marché commercial des satellites, grâce à sa fiabilité et à ses capacités, Ariane 5 doit aujourd'hui faire face à la concurrence.
Le principal concurrent s'appelle aujourd'hui Space X, fondé en 2002 par l'entrepreneur milliardaire Elon Musk.
Ariane 6 pour contrer la concurrence
Dans ce contexte, Arianespace prépare l'arrivée du successeur d'Ariane 5: Ariane 6.
La date du premier décollage est fixée. Ce sera le 16 juillet 2020.
Les vols devraient être 40 à 50% moins chers que ceux d'Ariane 5 (autour de 70 millions d'euros par lancement, contre 150 millions d'euros en moyenne actuellement). Pour réduire les coûts, Arianespace prévoit d'augmenter les cadences de production de la fusée et de développer de nouveaux procédés de fabrication, avec un assemblage complètement différent (à l'horizontale au fur et à mesure de son avancement et plus à la verticale). L'objectif serait de permettre une douzaine de lancements par an, contre sept-huit aujourd'hui.
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