Expliquez-nous... l'artiste JR
JR, deux lettres, les initiales de son prénom Jean-René mais aussi une référence à la série américaine Dallas et au personnage de JR Ewing. JR qui ne quitte jamais son chapeau et ses lunettes noires a 33 ans, il a grandi à Montfermeil et il a débuté comme graffeur sur les murs de Paris et de Seine-Saint-Denis. Très vite il abandonne le tag pour la photo. De son propre aveu, il était nul en graffiti. Il a donc préféré photographier le travail des autres. Ses premières photos, il les prend avec un appareil en plastique trouvé dans le métro parisien. Très vite, il s’oriente vers le portrait, photographiant au départ ses amis ou les passants.
Le portrait, c’est sa marque de fabrique
JR est aujourd’hui mondialement connu pour les visages ou les regards qu’il affiche en très grand format sur les murs des villes : entre 2004 et 2006, ceux de jeunes de banlieue sur les murs de la cité des Bosquets de Montfermeil. En 2007, des portraits d’israéliens et de palestiniens qui ont posé pour lui sont exposés sur le mur de séparation installé entre Israël et les territoires palestiniens. En 2013, on le retrouve au Kenya dans le bidonville de Kibera. Là, les regards des habitants sont collés sur les toits des maisons. Il est partout, aux Etats-Unis à Ellis Island, porte d’entrée des immigrés américains, dans les favelas brésiliennes ou en Afrique du Sud. Il affirme vouloir amener l’art dans la rue. JR photographie les anonymes mais aussi les stars : Robert de Niro ou Sean Penn sont par exemple passés devant son objectif. Il travaille exclusivement en noir et blanc parce qu’à ses débuts imprimer en couleur était difficile mais aussi dit-il pour se démarquer de la pub.
Aujourd’hui, JR est une star
Il est demandé par les plus grands musées du monde : en ce moment il est donc à Paris au Louvre, mais aussi au Centre Pompidou pour une expo atelier destinée aux enfants. Il y a deux ans, il avait investi le Panthéon où il avait fait entrer des milliers d’anonymes dont les photos occupaient notamment le sol de la nef. JR, c’est une valeur sûre pour toute institution qui veut créer l’évènement, d’autant qu’il est très actif sur les réseaux sociaux, Facebook et Instagram. Installé entre Paris et New York, il emploie une quinzaine de personnes et il est représenté par une des plus grandes galeries françaises d’art contemporain. Si certains voient en lui l’artiste de rue le plus ambitieux du moment, d’autres qualifient son travail de démagogique.Le magazine les Inrockuptibles lui a notamment reproché de transformer la pratique sauvage de l’affichage en un art légal, pompier et officiel.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.