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Expliquez-nous... le groupe Altice

Après Suddenlink Communications, Altice s’est offert un deuxième câblo-opérateur américain. La maison mère du groupe français Numericable-SFR a annoncé le rachat de Cablevision pour 15,6 milliards d’euros
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

 Altice est le groupe multinational fondé en 2001 par Patrrick Drahi, l’homme d’affaires franco-israélien 3ème fortune de France.

C'est notamment en France la maison-mère de Numericable-SFR.

Altice est un géant européen des télécoms et des médias avec Numericable-SFR,  NextRadioTV : BFMTV et RMC en cours de rachat, les journaux Libération et L'Express, Portugal Telecom en passant par la chaîne d'informations i24news en Israël.  

Altice au printemps dernier avait déjà acheté  Suddenlink, le septième câblo-opérateur américain, pour un peu plus de huit milliards d'euros.

Altice a de grandes ambitions aux Etats-Unis et veut générer à terme la moitié de ses revenus aux Etats-Unis contre 15% prévus fin 2015.

Altice est une entreprise de droit luxembourgeois et cotée à la bourse d'Amsterdam depuis 2014.

 

On parle parfois d'un éventuel effondrement du groupe très endetté ?

Sa dette évaluée à environ 33 milliards d’euros. Patrick Drahi utilise effectivement la dette à dose massive. C’est même une méthode chez lui. Il a construit Altice ainsi. 

On a parfois comparé la boulimie de rachat et l'endettement du groupe de Drahi à celle de Jean-Marie Messier au début des années 2000.

L'endettement d'Altice commence donc à soulever des inquiétudes car il n'est tenable que si les actifs acquis génèrent des flux de trésorerie importants. 

Mais les taux très bas aujourd'hui lui permettent d’accélérer encore et Drahi emploie la manière forte pour augmenter les marges des entreprises tombées dans son escarcelle.

En gros, les entreprises rachetées par Drahi génèrent très vite des marges importantes. Le coût de l'acquisition financée par l'emprunt est ainsi inférieur au taux de rentabilité attendu de l'entreprise rachetée.

Et les banques semblent lui faire confiance. Les agences de notation sont plus réservées.

Altice et Drahi sont aussi connus pour leurs méthodes un peu brutales

Drahi n'est pas tendre. Il veut très vite des marges. C'est ce qu'on appelle un Coast Killer. Il paie mal. Il renégocie quand il le peut tous les contrats de ses fournisseurs. 

Les salariés cadres ou non cadres des entreprises rachetés se plaignent souvent de ses méthodes et de leurs conséquences sur le long terme.

Comme la Société des journalistes du magazine L'Express, racheté en début d'année par l'homme d'affaires, qui a récemment dénoncé sa stratégie "suicidaire", menée à coups de suppressions d'emplois et de coupes dans les budgets.

 

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