Expliquez-nous... Le revenu universel d'activité
Alors que débute aujourd'hui la grande concertation autour du Revenu Universel d'Activité, focus de franceinfo sur cette réforme souhaitée par le chef de l'Etat.
Le Président de la République avait, en septembre dernier, présenté ce "revenu universel d'activité" comme une aide destinée à "fusionner le plus grand nombre possible de prestations".
Le gouvernement a, il y a deux mois, lancé les travaux destinés à mettre sur pied le dispositif, qui doit faire l'objet d'une loi l'an prochain.
La concertation qui débute doit permettre de clarifier un certain nombre de points.
Objectifs affichés: Equité et lisibilité
L'idée, globalement, serait que plusieurs aides sociales, qui sont versées aujourd'hui par différents organismes, soient regroupées en une seule et versées en une seule fois.
Cela passerait par un "guichet unique" centralisant les demandes.
Le but, a précisé la secrétaire d'Etat chargée de la pauvreté, est de garantir la "lisibilité et l'équité d'un système de protection sociale devenu trop complexe".
On sait qu'aujourd'hui certaines personnes qui auraient droit à des allocations ne les touchent pas parce qu'elles ne font pas les démarches, ou qu'à situation équivalente, des dossiers ne sont pas toujours traités de la même façon dans toute la France.
Le revenu universel d'activité pourrait inclure le RSA, les aides au logement (les APL), la prime d'activité, voire l'allocation de solidarité spécifique (versée à certains chômeurs en fin de droit), l'allocation de solidarité aux personnes âgées, ou l'allocation aux adultes handicapés.
La pertinence d'inclure, ou non, dans le dispositif, telle ou telle allocation fait débat.
Les associations et collectifs qui luttent contre la pauvreté appellent par ailleurs à débloquer un budget spécifique pour que le dispositif fonctionne. "A budget constant, prévient le collectif ALERTE, il y aura des perdants".
Les points d'inquiétude: Le financement du dispositif et ses contreparties
Emmanuel Macron avait évoqué, en septembre dernier, un "service public de l'insertion", une prestation qui ne soit pas une simple allocation, mais qui se double d'un accompagnement pour sortir de la précarité. Le dispositif doit, pour le gouvernement, "inciter à l'activité" et s'accompagner de "droits et de devoirs"
Il ne s'agirait donc pas d'un revenu minimum pour l'ensemble de la population comme cela avait pu être proposé par certains candidats à la présidentielle, ni d'un revenu de base regroupant plusieurs prestations et versé de manière inconditionnelle, comme l'avait proposé en début d'année le groupe PS à l'Assemblée nationale -proposition à nouveau déposée au Sénat. Les élus socialistes souhaiteraient une expérimentation dans des départements qui y ont déjà réfléchi. Le gouvernement avait, en début d'année, renvoyé aux chantiers en cours et évoqué une "divergence de fond" avec les socialistes sur le caractère inconditionnel d'un tel revenu.
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