Expliquez-nous... le travail le lundi de Pentecôte
La loi instituant la journée de solidarité a été assouplie en 2008. Les entreprises peuvent notamment décider de retirer un jour de RTT ou de congés à leurs salariés plutôt que de les obliger à venir travailler le lundi de Pentecôte. Le principe, donc, c'est juste que les salariés travaillent sept heures de plus dans l'année sans être payés.
A en croire une étude de la société d'intérim Randstad, environ 30% des salariés travaillent ce lundi. Mais c'est très variable selon les secteurs. Les commerces et les services fonctionnent à peu près comme un jour normal, l'industrie plutôt comme un dimanche et on travaille en moyenne plus aujourd'hui dans les PME que dans les grands groupes.
Est-on au moins sûr que le fait de travailler aujourd'hui ou de rendre un jour de RTT aide vraiment à financer l'action en faveur des personnes dépendantes ?
Oui, car c'est la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie qui récolte les fonds de la journée de solidarité. Ils lui sont en fait directement versés par les entreprises à hauteur de 0,3% de leur masse salariale.
Petit pourcentage, donc, mais grosse somme au final : environ 2,3 milliards d'euros cette année, selon les estimations. 30 milliards depuis la création.
Et pourtant, l'Etat a également décidé de faire payer certains retraités ?
Retraités mais aussi invalides, du moment qu'ils sont assujettis à l'impôt sur le revenu. Depuis 2013, ils doivent ainsi contribuer à hauteur de 0.3% de leurs pensions, le même taux donc que pour les employeurs. Une telle mesure pour anticiper une autre loi, celle dite "de l'adaptation de la société au vieillissement" qui est finalement entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Les fonds récoltés auprès de ces retraités sont loin d'être négligeables: plus de 700 millions d'euros par an. Et au moins un tiers de la somme ne serait tout simplement pas utilisée mise en réserve, officiellement, pour plus tard...
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