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Expliquez-nous ... les gens du voyage

Après les violences de Moirans, les gens du voyage se retrouvent au centre des polémiques. Qui sont-ils ?
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Gens du voyage est un statut administratif créé en 1969. Ce terme désigne des populations qui au départ vivent de manière nomade, dans des caravanes ou des mobil-home. "Nomades" était d'ailleurs le terme utilisé en France avant celui de "gens du voyage". Reste qu'aujourd'hui, une grande partie de ces populations est sédentaire et la grande majorité est française. 

Gens du voyage ou Roms ?

Au-delà de ce terme juridique il n’est pas simple de déterminer qui sont les gens du voyage. Ce sont des questions de vocabulaire, populaire ou officiel.

 

Ainsi, la communauté des gens du voyage préfère souvent l'appellation de Rom. La plupart des pays européen aussi d'ailleurs. Mais pour les autorités françaises, les Roms sont des étrangers, des tziganes, d'origine roumaine, bulgare ou yougoslave.  

Gitans, manouches, bohémiens   

Dans les gens du voyage, on trouve différents noms en fonction des implantations géographiques. Les gitans venus d'Espagne sont dans le sud de la France, notamment autour de la Camargue. Les manouches désignent ceux qui à l'origine venaient de pays germanophones. On parle encore de bohémiens car il sont aussi parfois passés par la Bohême. Enfin, dans les gens du voyage, il y a aussi des personnes qui ne font pas partie de la communauté tzigane. 

Combien ?

Il y a plus de 400.000 gens du voyage en France. Les trois quarts sont sédentaires. Et un quart d'entre eux voyagent encore tout au long de l'année. Ils sont alors la plupart du temps marchands ambulants, forains, artisans ou encore saisonniers.

 

En l'an 2000, la loi a obligé toute commune de plus de 5.000 habitants à créer des terrains d'accueils pour les gens du voyage, mais 15 ans après, seuls les deux tiers des zones d'accueil programmées ont été mises en place. 

Statut à part

Si la majorité des gens du voyage est française, les membres de cette communauté se trouvent dans une catégorie un peu spéciale. Ainsi, pendant longtemps, il leur fallait un livret de circulation pour être en règle. S’ils ne l’avaient pas ils recevaient une amende. Toutefois, en juin dernier, l'Assemblée nationale a supprimé ce système qui était dénoncé même par l'ONU.

 

Par ailleurs, pour pouvoir voter, pendant longtemps, il fallait être dans la commune depuis trois ans sans interruption. Là aussi, c'est terminé. Un rattachement de six mois suffit désormais. 

De violences pendant l’été 2015

Les gens du voyage se sont retrouvés dans l'actualité récemment. En aout dernier dans la Somme avec une situation proche de celle de Moirans.

 

L'Autoroute A1 avait été bloquée pendant des heures par des gens du voyage qui réclamaient qu'un des leurs emprisonné assiste à des obsèques dans sa famille. Des pneus, des arbres et des palettes avaient été brulés. Résultat, 500.000 euros de dégâts selon la société d'autoroute et la communauté avait alors été pointée du doigt.      

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