Expliquez-nous... les négociations sur le nucléaire iranien
Cela fait 12 ans que cette crise nucléaire est ouverte entre Téhéran et les grandes puissances, le temps passe, les hommes restent. Les ministres d’aujourd’hui étaient les négociateurs, les assistants, les experts d’hier. En réalité rien n’a vraiment changé humainement si ce n’est la donne géopolitique. Les cartes sont totalement rebattues et puis, le problème n’a aussi que trop duré pour les Iraniens qui subissent un très lourd embargo, des sanctions économiques et financières.
Elu il y a deux ans, le nouveau président iranien Hassan Rohani a renoué le fil d’un dialogue avec les Américains, cassé depuis 35 ans et depuis 20 mois, cette négociation est repartie sur de bons rails. On attend une issue dans les prochaines heures.
Le côté diplomatique est très important, mais c’est aussi une partie psychologique qui se joue finalement.
Poker menteur, dramaturgie, théâtralité… ces ministres expérimentés, rompus aux négociations maîtrisent parfaitement ce langage dont les coups de sang font partie. Voici deux exemples qui participent du "story-telling", de la communication de ces ministres : ils veulent montrer qu’ils sont durs, qu’ils ne lâchent pas facilement. Le premier exemple remonte à mardi, on ne l’a su que deux jours plus tard : l’Iranien Zarif s’est énervé contre John Kerry l’Américain : "Vous auriez mérité la Cour pénale internationale pour ce que vous avez fait en Irak ". Cette scène de tension en suivait une autre, intervenue la veille, contre la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini qui parlait de quitter la table avec les six grandes puissances. "On ne menace jamais un Iranien " lui aurait répondu Mohammad Javad Zarif.
Est-ce-qu’on s’approche d’une signature ?
Tous les membres des différentes délégations, que ce soient les Français, les Iraniens… espèrent en finir, ça fait trop longtemps que ces discussions durent. L’Américain John Kerry est par exemple ici à Vienne depuis 14 jours. On a appris qu’il s’était entretenu dans la nuit de mercredi à jeudi avec le président Obama par visioconférence, ce qui est plutôt un bon signe. Obama a rappelé les lignes rouges qui correspondent aux attentes de Paris, selon un membre de la délégation française dont le ministre, Laurent Fabius, vient de faire son retour sur place.
Plus généralement, il y a une unité des six grandes puissances sur l’essentiel de ce texte de près de 70 pages quasi toutes rédigées. "On est à l’os " fait savoir un diplomate occidental. Tout est maintenant possible s’il n’y a pas de nouvelle crise et si, comme le disent les proches des ministres, il y a une réelle volonté politique.
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