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Expliquez-nous... Marianne

Alors que la vice-présidente du parti Agir-La droite constructive, la Sénatrice Fabienne Keller, propose de donner à Marianne, incarnation de la République française, les traits de Simone Veil, focus de franceinfo sur l'origine et l'histoire de Marianne. 

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Buste de Marianne, à l'hôtel de ville d'Amiens (Somme). (MAXPPP)

Les origines de Marianne

Le fait que la République soit personnalisée par une femme remonte à la Révolution française et aux années qui ont suivi.

Plusieurs versions circulent sur l'origine du prénom Marianne pour désigner la République. En 1792, une chanson occitane évoquait Marianne, jeune femme malade, allégorie de la République attaquée. Marianne était surtout un prénom très fréquent à l'époque -formé de celui de la vierge Marie et de sa mère Anne- Ce prénom a d'ailleurs pu être utilisé au départ comme un sobriquet par les opposants à la République, pour stigmatiser son côté populaire, avant qu'à l'inverse, le prénom ne soit mis en avant par les défenseurs de l'idéal républicain.

En 1792, la Convention décide que le nouveau sceau de l’État sera "une femme vêtue à l’antique, debout, tenant de la main droite une pique surmontée du bonnet phrygien".

Marianne, avec ou sans bonnet phrygien

Le bonnet phrygien, évocateur de la coiffe que portaient les esclaves affranchis sous la Rome antique, est devenu à la Révolution française le symbole de la liberté.

A la fin du XIXème siècle -et par la suite d'ailleurs- vont coexister deux types de "Marianne": l'une coiffée du bonnet phrygien, Marianne combattante, souvent cheveux au vent, sein dénudé; l'autre, voulue plus rassurante et consensuelle, plus sage, sans bonnet.

Des bustes dans les mairies... à l'appréciation des élus

Des bustes de Marianne apparaissent au fil du temps dans les mairies, sans qu'il y ait pour autant de consigne officielle.

Cela avait été rappelé en 2000 par le ministère de l'intérieur: aucun texte législatif ni réglementaire n'impose de modèle spécifique aux maires. Ils ne sont d'ailleurs pas obligés de placer une Marianne dans leur mairie.

A partir des années 60, une Marianne incarnée par une personnalité populaire

En 1969, Marianne prend les traits de Brigitte Bardot.

Suivront Mireille Mathieu, Catherine Deneuve, Ines de la Fressange, Laetitia Casta, Evelyne Thomas ou Sophie Marceau. L'aspect "starisation" a d'ailleurs pu être critiqué par ceux pour qui Marianne doit avant tout être une incarnation, anonyme, intemporelle, de la France

Le visage de Marianne sur les timbres, choisi par le chef de l'Etat

La tradition veut qu'à chaque mandat présidentiel, un nouveau dessin soit réalisé sur les timbres Poste. En général, un thème est désigné, un artiste retenu  -Jean Cocteau par exemple en 1961- et la décision finale revient au président de la République.

Emmanuel Macron avait dévoilé, en juillet dernier, l'oeuvre qu'il avait choisie: celle de l'artiste de street art Yseult Digan, alias Yz, dite "Marianne l'engagée". L'artiste avait indiqué à franceinfo l'avoir représentée à l'image de ce qu'est sa vision de la République: "forte, fière, volontaire, en mouvement, avec un regard franc qui porte vers l'avenir", "à la fois contemporaine et intemporelle".

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