La face cachée Capitole à Toulouse : les cintres au-dessus de l'Opéra national
Le Capitole de Toulouse est unique en France, car il abrite à la fois l’hôtel de ville, des salles d’apparat, le théâtre du Capitole. L’édifice a été construit à l’origine au XVIIe siècle par les Capitouls (les membres élus du capitoulat, l’ancien Conseil municipal qui dirigeait la ville de 1147 à 1790). Le Capitole abrite aussi l'Opéra national, dans les coulissess, on prend de la hauteur, à 20 mètres au-dessus de la scène on découvre les cintres.
"Ici, c’est un lieu extraordinaire", s’émerveille Christophe Ghristi, le directeur artistique de l'Opéra national du Capitole. "Ça bouge beaucoup, il y a beaucoup de bruit, on est en plein démontage d'une production importante qui était Eugène Onéguine. Le décor était imposant, à deux étages sur le plateau. Notre force à nous, au Capitole, c'est justement cet espace, les cintres. Cette zone au-dessus du plateau, que le spectateur ne voit pas. L'espace que vous voyez quand vous êtes dans la salle, est doublé en hauteur. C'est là que sont stockés tous les décors pendant le spectacle", poursuit-il.
Recréer une forêt ou un lac, les prouesses techniques de l'Opéra
Dans les cintres, 50 porteuses acheminent des décors, de 500 kilos à une tonne. Les cintriers doivent faire monter et descendre les décors, parfois en un temps record. Il faut, par exemple, être capable de descendre des faux troncs d’arbres de plusieurs centaines de kilos en quelques secondes, pour reconstituer une forêt sur scène. "Il ne faut pas avoir le vertige ici !", s'exclame Florent, le responsable des cintres. "Regardez tous les moteurs. On en a à peu près une quarantaine. Ils sont truffés de capteurs qui nous indiquent lorsqu’il y a un problème. En tout, ce n’est arrivé qu’une seule fois", poursuit Florent. "C’est du spectacle vivant”, ajoute Christphe Ghristi. S'il se passe quelque chose, on est tous là et on réagit. La première chose qui nous caractérise tous, ici, c'est notre sang-froid".
Lors d’un spectacle précédent, Rusalka, en 2022, les équipes ont reconstitué sur scène un lac, qui couvrait la quasi-intégralité de la scène. Une sorte de fosse a même été reconstituée où plongeaient les danseurs les uns après les autres. "L'eau est évidemment l'ennemie du théâtre, parce qu’elle s'infiltre partout. Mais là, c'était extraordinaire et tout le plateau était dans l'eau, avec même de la profondeur. Les personnages pouvaient plonger et quasiment disparaître dans l'eau. Comme les chanteurs étaient dans l'eau, il fallait qu’elle soit à la bonne température pour tout le monde. Le défi a été énorme !", raconte Christophe Ghristi.
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