Dubaï se convertit à la semaine de quatre jours
A Dubaï, depuis le début de l’année, les 110 cuisiniers, serveurs et membres du personnel du "LPM Restaurant & Bar" disposent de trois jours de congés par semaine. Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, c’est – plus qu’ailleurs – une petite révolution et c’est donc à un restaurant français qu’on la doit. En contrepartie de cette journée supplémentaire, les employés ont accepté de travailler un peu plus longtemps durant deux autres jours. Nicolas Budzynski, le directeur, explique qu’il s’est adapté au changement de mentalités des nouvelles générations :
"Elles ne veulent plus avoir une carrière mais travailler pour avoir des revenus et satisfaire leurs loisirs. Leur vision est à beaucoup plus court terme. Au lieu de forcer une vision ancienne, on a préféré penser à la manière de cette nouvelle génération de travailleurs, et se demander ce que eux veulent pour que nous soyons plus attractifs."
Trois heures de moins par semaine
Globalement, les employés travailleront trois heures de moins dans la semaine tout en conservant le même salaire. Pour mettre en place cette nouvelle organisation, le groupe a remis à plat sa façon de travailler : "On a revu nos procédés en interne, la manière d’ouvrir et de fermer le restaurant et ça nous a permis de dégager quelques heures en moins pour les employés. On leur a posé la question, on n’a pas forcé cette démarche. On a fait un test avec eux, et de leur côté, ce qu’ils ont choisi, c’est justement plus d’heures sur certains jours et plus d’heures de repos."
Dans le secteur public, les Émirats ont déjà officiellement instauré la semaine de travail de quatre jours et demi. L’année dernière, pour se mettre au diapason des milieux d’affaires internationaux, le week-end a été décalé au samedi et au dimanche. Le vendredi, la plupart des employés du gouvernement ne travaillent qu’une demi-journée. L’expérience menée à Dubaï par LPM avait d’abord été lancée l’été dernier à Abu Dhabi, où le groupe possède aussi un restaurant français avec 70 employés. C’était une condition pour continuer à recruter et fidéliser les talents dans un secteur où les démissions sont nombreuses.
La loi locale a permis de mener à bien le projet, comme le confirme Nicolas Budzynski : "Aux Emirats, on doit travailler 48 heures maximum par semaine. Que ce soit sur six jours, cinq jours ou quatre jours, c’est exactement la même chose aux yeux de la loi du travail." L’expérience pourrait maintenant être étendue au Qatar et en Arabie saoudite, où le groupe exploite deux établissements avec des partenaires locaux.
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