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franceinfo junior. Mon métier : reporter de guerre pour raconter les conflits

À l'occasion du prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, franceinfo junior invite Laurence Geai, photographe et reporter qui a couvert des conflits. Pour l'interviewer : des élèves de CM2 à l'école Victor-Hugo à Aubervilliers.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un photographe reporter de guerre (à gauche). (PHILIPPE TURPIN / MAXPPP)

Jusqu'au 13 octobre se tient la 26e édition du Prix Bayeux-Calvados des conrrespondants de guerre. Une cinquantaine de reportages sont en compétition et dix prix seront décernés. Des expositions sont également proposées au public sur l'Afghanistan, Gaza, Srebrenica ou encore la guerre en Irak et en Syrie. Jeudi, une stèle arborant le nom des journalistes tués dans l'année sera dévoilée par Reporters sans frontières.

La ville accueille par ailleurs un mémorial dédié aux reporters tués dans le monde depuis 1944, dans l'exercice de leur métier. Mais justement, c'est quoi un reporter de guerre ? Pourquoi des journalistes vont-ils sur ces terrains dangereux ? Pour répondre aux questions d'élèves de l'école Victor Hugo d'Aubervilliers : Laurence Geai, photographe et reporter de guerre, qui participe cette année au prix Bayeux. 

Des photos qui marquent

Mais d'abord, ça veut dire quoi être reporter de guerre ? Harouna explique en introduction : c'est "rapporter des histoires de guerre qu'on a entendues ou qu'on a vues se passer." C'est-à-dire que le journaliste peut prendre "des photos sans se faire voir". Des reporters qui peuvent aussi exercer à la radio, à la télé ou pour des journaux. Mais la photo, c'est le média qu'a préféré Laurence Geai pour témoigner. "J'ai choisi la photo parce que j'ai toujours été marquée par l'image fixe, parce qu'il y a des photos qui vous marquent, raconte la journaliste. Avec une photo, on peut faire réagir, comme par ailleurs la radio, mais elle reste en tête peut-être plus qu'un reportage télé ou un texte qu'on va lire dans un journal."

Rihanna lui demande ensuite : "Pourquoi voulez-vous faire ce métier ?" Laurence Geai lui répond : "J'étais très curieuse de la nature humaine. Il y avait les révolutions arabes qui avaient commencé en 2011 et le conflit syrien avait débuté. Je m'interrogeais sur ce que je lisais dans les journaux. Je trouvais ça assez choquant et j'avais envie de voir par moi-même ce qu'il se passait." Alors la photographe est partie voir sur le terrain, pour interviewer et photographier les protagonistes et les civils. Un métier arrivé tard dans son parcours professionnel, raconte-t-elle : "J'ai commencé tard, je ne suis pas journaliste de formation, j'étais dans le commerce et dans la mode."

Prendre des risques pour raconter la guerre

Reporter de guerre, "est-ce que c'est dangereux ?" demande Laura. "C'est un métier dangereux parfois, raconte Laurence Geai. Nous faisons notre maximum pour éviter ces situations-là mais par essence, dans la guerre il y a des risques. On prend des risques malheureusement pour raconter les histoires qu'on veut raconter."

Enzo se demande combien de photos a pris la journaliste. "Grande question, sourit Laurence Geai. Je n'ai pas compté mais j'en ai fait beaucoup. Avec le numérique, on peut en faire beaucoup plus qu'avec l'argentique. (...) J'ai pris des milliers de photos, il faut faire du tri", une tâche parfois ardue du métier de photojournaliste.

Mais d'ailleurs, pourquoi des reporters vont sur le terrain et prennent ces risques pour informer ? Laurence Geai explique aux enfants : "Je pense qu'il y a des endroits où il se passe des crimes de guerre et je pense qu'il faut le raconter, il ne faut pas laisser ça sans témoignage."

Sur cette page, vous pouvez réécouter en entier cette interview sur le métier et la mission de reporter de guerre.

L'émission a été enregistrée dans un studio de franceinfo, à l'occasion d'un atelier d'éducation aux médias mené chaque mois par l'équipe de franceinfo junior. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

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