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David Cameron, le porno et l'Europe

Nouveau point de désaccord en vue entre les conservateurs britanniques et l'Union Européenne : le porno sur le web.
Article rédigé par Thomas Rozec
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
  (David Cameron a été réélu à la tête du pays au début du mois de mai © REUTERS / Ints Kalnins)

 Ca n'est sans doute pas le premier des désaccord entre David Cameron et l'Union Européenne, mais il vaut le détour. Depuis un bon moment déjà, le Premier ministre britannique veut mettre un sérieux coup d'arrêt à la trop-libre - selon lui - circulation des sites pornos sur les navigateurs d'outre-Manche, sites qui peuvent ainsi facilement se retrouver devant des yeux chastes, ceux des enfants, en l'occurence. Une crainte tout ce qu'il y de plus louable et légitime, qui lui a inspiré une idée qui, elle, fait un peu grincer les dents des défenseurs des libertés sur le web.

Dans le cadre d'un grand plan de protection de l'enfance, Cameron et sa majorité conservatrice souhaiteraient en effet que les fournisseurs d'accès à Internet soient contraints de faire préciser, dans leurs contrats, à leurs clients s'ils souhaitent souscrire à une version du net "filtrée" - sans porno, donc - ou à une version classique. Ce qui, en gros, reviendrait à s'auto-déclarer, par écrit, consommateur de porno. Sympa.

C'est ici que l'Europe entre dans la boucle. Le plan n'en est pour l'instant qu'à ses tous débuts - seul un fournisseur a mis en place les filtres en question - et l'Union entend bien le tuer dans l'oeuf. Un document a fuité depuis Bruxelles, dans lequel on apprend, selon The Independent , que l'Europe souhaite empêcher la mise en place du projet, laissant libre choix à l'internaute d'activer ou de désactiver les filtres selon son bon vouloir. De quoi alimenter le sentiment anti-UE dans les rangs conservateurs britanniques, n'en doutons pas.

Dans France Info Numérique, nous avons également évoqué les révélations de Mediapart sur le logiciel de prédiction des crimes de la Gendarmerie; la fin officielle de l'expression "digital native "; les impôts d'Amazon et la belle histoire de Kung Fury , film au potentiel hautement psychotronique qui a ravi plus d'un coeur sur la Croisette.

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