Cet article date de plus de sept ans.

Histoires d'Info. 1976 : Un premier G7 en pleine crise économique

Le G7 se réunit à partir de vendredi en Sicile. Un sommet étriqué. Retour au milieu des années 1970 sur la naissance de ce club des pays riches.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Réunion du G7 à Porto Rico, le 28 juin 1976, avec Valéry Giscard d'Estaing président de la France, Helmut Schmidt, Chancelier d'Allemagne de l'Ouest, Takeo Miki, Premier ministre du Japon, Gerald Ford, président des USA, James Callaghan, Premier ministre britannique, Pierre Elliott, Premier ministre du Canada et Aldo Moro, Premier ministre italien. (BETTMANN / BETTMANN)

Le G7 se réunit à partir du vendredi 26 mai à Taormine, en Sicile et ce sommet paraît bien étriqué. Retour au milieu des années 1970, quand ce club des pays riches si particulier est né. Direction les eaux chaudes de Porto Rico. Nous sommes le 27 juin 1976 alors que le président américain Gerald Ford attend les six autres chefs d'Etat de gouvernement :  "La réunion se tient à trente kilomètres de San Juan, sur une plage de milliardaires que l'on appelle d'ailleurs El Dorado, la plage dorée. Là, le président Ford, en tenue très décontractée, en tenue de week-end, accueille depuis hier ses invités durant cette réunion du club des riches, du club des pays nantis comme l'on dit, disons des grands du monde non-communiste." 

Aucun dress code exigé

Une ambiance décontractée où la cravate n'est pas obligatoire dans le code vestimentaire. Voilà le décor de ce sommet entre les sept principales puissances économiques du monde où il a été décidé de privilégier les relations personnelles et la détente entre les chefs d'Etat et de gouvernement.

Bien sûr, les dirigeants ne sont pas là pour profiter des plages du nord de l'île. Il s'agit là des pays les plus riches du monde, ou plutôt des  "Pays démocratiques les plus industrialisés"des pays très inquiets de la crise économique du milieu des années 1970. En 1974, un premier sommet informel qui ne réunissait que cinq chefs d'Etat et de gouvernement – États-Unis, Japon, France, Allemagne de l'Ouest et Royaume-Uni – s'était réuni en toute hâte à Washington pour évoquer la crise pétrolière.

L'Italie se joint au groupe

Puis l'année suivante, c'est six pays, l'Italie en plus, que l'on retrouve au château de Rambouillet à l'invitation de Valéry Giscard d'Estaing : on parle désormais officiellement de G6. Au menu, une fois encore la crise économique : lutte collective contre l'inflation consécutive au choc pétrolier, relance de la croissance mondiale, stabilité entre les monnaies... Voilà les thèmes qui sont abordés à Rambouillet et que l'on retrouve également un an plus tard à Porto Rico où s'ajoute la question du libre-échange.

L'efficacité de ce G7, le Canada s'étant rajouté entre temps, reste incertaine. Les grands cherchent des solutions mais les trouvent d'abord dans un cadre national. La principale réussite demeure tout de même la volonté commune de ne pas refaire les mêmes erreurs que dans les années 1930 et d'éviter toute dérive protectionniste. Des résultats timides malgré un poids collectif énorme dans l'économie mondiale. Songez qu'en 1976, ces sept pays représentaient plus de 85 % de l'économie mondiale !

Aujourd'hui, leur poids dans l'économie mondiale n'est plus que de 50 % et il tombera à 20 % en 2050. On peut alors se demander si ce "club" si particulier qu'est le G7 a encore un sens, notamment avec l'apparition de grandes puissances émergentes comme la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, le Brésil ou le Mexique.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.