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Histoires d'info. Des futurs bacheliers toujours aussi désorientés et angoissés

La "bonne orientation", angoisse les élèves de terminale et leurs parents à quelques mois du bac et de l’entrée dans l’enseignement supérieur. Ce n'est pas nouveau. Petite remontée dans l'histoire avec Thomas Snégaroff.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des futurs bacheliers planchent sur l'épreuve de philosophie du baccalauréat 2017. (MAXPPP)

Dans les années 1930, l’orientation des bacheliers était pilotée par le Bureau universitaire de statistiques (BUS), qui avait été créé en 1933 pour résoudre le problème du chômage dans les professions dites intellectuelles. À l’époque, le bac ouvrait la voie à ce type de profession. Le BUS fournissait des statistiques pour permettre aux élèves de choisir la meilleure orientation compte tenu du marché du travail. À partir de 1949, il publie chaque année une revue intitulée Les Débouchés du baccalauréat.

Le nombre de bacheliers est en forte hausse dans les années 70. Les raisons de cette accélération sont démographiques et politiques. Le nombre de bacheliers triple en à peine 10 ans, entre 1960 et 1970, passant de 60 000 à presque 180 000. Dans ces conditions, l’orientation au cas par cas devient bien sûr impossible. Les élèves sont un peu perdus. Un futur bachelier des années 70, raconte qu'il s'apprête à s'inscrire en faculté de droit sans trop savoir quels seront ses débouchés.

Après l'approche statistique, les conseillers d'orientation

Face à ces élèves un peu perdus, une innovation importante qui existe encore aujourd’hui, et dont la justification est à peu près la même qu’à son origine, en 1970. L’Onisep, l'Office national d'information sur les enseignements et les professions, est créé. Il est présenté comme la solution pour des élèves face à une orientation de plus en plus complexe et un monde du travail de plus en plus fermé avec l’émergence du chômage de masse. 

Les publications de l’Onisep trouvent un prolongement humain avec les conseillers d’orientation, qui sont depuis 1991 des psychologues, ce qui n’est pas sans rappeler les psychologues experts qui durant la première moitié du XXe siècle cherchaient à prédire scientifiquement l’avenir professionnel des jeunes élèves. Cette année, le gouvernement a accéléré sur la question de l’orientation en proposant les "deux semaines de l’orientation" durant l’année scolaire ou en donnant deux professeurs principaux à chaque classe de terminale. Le gouvernement propose aussi de décloisonner les fameuses séries au lycée, une revendication très ancienne.

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