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Histoires d'info. Des moissonneuses à Whirlpool : un siècle d'industrie française

L'usine Whirlpool d'Amiens met définitivement la clef sous la porte jeudi, 18 mois après l'annonce de sa fermeture par le groupe américain.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'usine Whirlpool d'Amiens (Somme), le 24 janvier 2017. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

La fermeture de cette usine Whirlpool signifie vraiment la fin d’une histoire industrielle. En somme, un triste résumé de l’histoire industrielle de la France. Le site d’Amiens est d’abord un site industriel ancien, puisqu’il remonte à 1910. À l’époque et pendant un demi-siècle, on y produit des machines agricoles dans une société qui s’appelle tout simplement : la France. À Montières, sur 20 000 m2, on trouvait une fonderie, une menuiserie, des hangars et des ateliers d’où sortaient des milliers de faucheuses, de moissonneuses, ou de botteleuses. C’était une époque, où la concurrence mondiale ne faisait pas rage et où la qualité de la production était ce qui était d’abord recherché par les consommateurs, dans ce cas présent, les agriculteurs.

La grande époque des "produits blancs"

L’importation massive de machines américaines et allemandes après la Seconde Guerre mondiale va réorienter l’activité de ce site industriel. L’explosion de la société de consommation permet au site de se réinventer. C’est les Trente Glorieuses, la grande époque de ce qu’on appelle  "les produits blancs", ces appareils électroménager qui équipent les salles de bains et les cuisines des Français et qui sont encore produits en France. Laden rachètera le site en 1958.

En 1961, Philips entre dans le capital de ce qu’on appelle encore  "Les Constructions Électromécaniques d’Amiens". On y produit des lave-linges, le succès est là, mais ce site vit encore au rytme de l’évolution de l’industrie française : les difficultés s’amoncellent dans la deuxième moitié des années 1970. Face à la concurrence, des premiers plans de licenciement frappent l’usine en 1979 et plus encore au milieu des années 1980 :

La journaliste : "Aussi l'an dernier l'entreprise réorganise-t-elle sa production pour 100 millions de francs d'investissement, elle automatise. Abandonne les chaînes de montage et lance un produit unique, la T12. Un an plus tard, selon la direction, l'entreprise se porte bien. Pourtant, on parle de supprimer 181 postes."

Un membre de la direction : "Nous voulons avant tout améliorer notre efficience et notre compétitivité."

Racheté par Whirlpool, le site s’agrandit dans les années 1990 et part à la conquête du marché européen. Mais avec l’élargissement de l’Europe, Whirlpool commence peu à peu à délocaliser dans les anciens pays de l’Est. En Slovaquie en 2002 avant aujourd’hui de transférer ses activités picardes à Lodz, à Lodz où une heure de travail coûte moins de huit euros de l’heure contre 38 euros en France.

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