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Histoires d'info. L'essor de l'agriculture biologique

L'agriculture biologique connaît un grand succès depuis quelques années. Les consommateurs se dirigent vers une alimentation bio, davantage soucieux de ce qu'ils consomment. Pourtant, le recours au bio date déjà d'il y a une cinquantaine d'années.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une personne choisit des légumes provenant de la culture biologique, le 19 novembre 2000 dans un marché de Paris. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

Voilà un secteur agricole en pleine croissance. L’agriculture biologique ne cesse de se développer en France et à rythme qui, enfin, s’accélère nettement. À la fin de l’année 2017, ce sont 1,77 millions d’hectares qui étaient engagés en bio, soit près de 16% de plus qu’un an plus tôt. Cela ne représente encore que 6,6% de la surface agricole utile, mais l’objectif de 15% fixé par le gouvernement d’ici à 2022 est largement atteignable. Cela est permis par des aides à la conversion en bio, des aides françaises et européennes, mais aussi par la demande des consommateurs. L’histoire officielle de l’agriculture biologique commence en France en 1980 avec la reconnaissance dans la loi d’orientation agricole d’une agriculture "n’utilisant pas de produits chimiques de synthèse." Des agriculteurs avaient, depuis deux décennies déjà, entamé ce mouvement vers le bio.

Un recours à l'agriculture biologique dès les années 1960

C’est en 1968, année de contestation, mais aussi dans une période d’intensification de l’agriculture, que l’agriculture bio arrive dans les médias français. Dans un journal télévisé de l’ORTF diffusé le 4 mai 1968, bien loin de l’agitation du Quartier Latin, un jardinier de la région de Montpellier qui se lance dans l'agriculture biologique s'exprime : "J'ai été victime de ces excès de produits chimiques. Je n'ai pas besoin de sulfater, mes plantes sont en bonne santé. La saveur, évidemment, est excellente, on retrouve la saveur des légumes d'antan et des fruits d'antan", explique-t-il.

On est frappé par la modernité des propos de cet agriculteur, bien isolé à une époque où la politique agricole commune (PAC) européenne subventionnait massivement l’agriculture intensive et ignorait totalement cette agriculture biologique. Cette agriculture biologique disposait tout de même d’un avocat très populaire en 1972 : "Je cultive tout mon potager, tout mon jardin, mon verger en culture biologique. C'est-à-dire qu'il n'y a aucun engrais chimique, aucun herbicide et aucun insecticide. Tout le monde est sensibilisé, je le suis beaucoup mais pas plus que le Français moyen qui est très sensibilisé par ce qu'il mange tous les jours, par tous les problèmes de la nature." 

Quarante-cinq ans plus tard, cette sensibilisation évoquée par Louis de Funès est véritablement largement partagée. Dans un contexte difficile pour la grande distribution, il s’ouvre un supermarché bio par jour en France.

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