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Histoires d'info. L'Union européenne et la crise syrienne

Au quatrième jour consécutif de bombardements sur la région syrienne de la Goutha orientale, on évoque au moins 270 civils tués depuis dimanche. L'opposition syrienne implore l'Union européenne de réagir. Cette dernière a déjà réagi en Syrie par trois fois.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Catherine Ashton, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, le 14 novembre 2011 à Bruxelles (Belgique) inflige de nouvelles sanctions contre Bachar Al-Assad, président de la Syrie. (JOHN THYS / AFP)

Mercredi 21 février, on compterait au moins 270 civils tués dans le secteur de la Goutha orientale en Syrie. Tués par l'armée syrienne et ses alliés qui pilonnent ce secteur depuis plusieurs jours.

L'Union européenne a déjà réagi en Syrie à trois périodes. La première qui s’étend de 2011 à 2013 est celle d’une relative unité des membres de l’UE pour condamner la répression de Bachar al-Assad, la répression de ce que l’on appelait encore, au moins au début, le printemps arabe. C’est une période au cours de laquelle on ne parle pas encore vraiment de Daech et où les Européens condamnent fermement et unanimement la répression des mouvements de contestations de la part du régime syrien. Cela passe par des sanctions de tous ordres annoncées par Catherine Ashton, à l’époque Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères : embargo sur le pétrole syrien, personnalités du régime privées de visas et dont les avoirs sont gelés. En 2012, face à l’accélération de la répression, plusieurs États européens, dont la France, ferment leur ambassade à Damas.

À partir de 2013, on entre dans un deuxième temps 

Le régime de Bachar progresse lentement mais sûrement face à l’Armée de libération syrienne. Le grand débat qui agite l’Occident, et donc l’Union européenne, est : faut-il armer les rebelles ? La France y est favorable, la Royaume-Uni de Cameron renonce à cette hypothèse. L’Union européenne est divisée, c’est la fin d’une courte période de diplomatie commune. La France est même prête à frapper le régime de Bachar après l’usage d’armes chimiques, c’était en août 2013, mais François Hollande sera finalement lâché par les États-Unis qui avaient pourtant eux-mêmes fixé cette ligne rouge un an plus tôt. Dans cette période, la confusion est renforcée par la montée en puissance de Daech en Irak et en Syrie. La division européenne est totale lors du sommet de Luxembourg en octobre 2015 : aucune position commune au sujet de l’intervention russe qui a débuté, pour vaincre Daech mais aussi pour soutenir Bachar, aucune position commune non plus sur le sort du président syrien dont le départ n’est plus exigé par tous les membres.

Dernier temps : de 2015 à aujourd’hui

La nouvelle donne est la crise des réfugiés, des migrants. C’est autour de cette question que s’est cristallisée la position européenne. Dans le sillage de l’Europe centrale et orientale pour laquelle cette question est véritablement obsessionnelle, la stabilité de la Syrie a progressivement primé sur tout le reste. Une position qui semble aujourd’hui être celle de la France : accepter un maintien d'Assad en échange d'une stabilisation de la Syrie. Les Européens peuvent continuer à dire qu’ils conditionneront leur aide à la reconstruction au départ d’Assad, ce dernier sait bien que paniqués par les vagues de migrants et les attentats, il a les mains libres. On le voit aujourd’hui dans la Ghouta.

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