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Histoires d'info. Que se cache-t-il derrière la trêve olympique entre les deux Corées ?

C'est un moment historique. Les sportifs de Corée du Nord et de Corée du Sud ont défilé ensemble, sous un même drapeau, lors de la cérémonie d'ouverture des JO vendredi. Mais, ces "Jeux de la paix" ne seraient-ils pas plutôt ceux de la peur ?

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les athlètes de la Corée du Nord et de la Corée du Sud ont défilé ensemble lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver, à Pyeongchang, le 9 février 2018. (MAXPPP)

Les sportifs de la Corée du Nord et de la Corée du Sud défilant ensemble, sous un même drapeau, sous le regard du président sud-coréen et de la soeur de Kim Jong-un, le leader nord-coréen... C'était le moment fort de cette cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver, vendredi à Pyeongchang, en Corée du Sud. 

Ces Jeux Olympiques d’hiver sont surnommés "les Jeux de la paix", mais les raisons de ce rapprochement ne sont peut-être pas celles que l'on croit. Quand on plonge dans les archives historiques, on s’aperçoit que d’autres facteurs entrent en jeu.

Réécoutez "Histoires d'info" du vendredi 9 février 2018

Remontons le temps. En 1988, la Corée du Sud a l’honneur d’organiser les grands Jeux olympiques d’été à Séoul. À l’époque, la Corée du Nord souhaite être impliquée dans l’organisation, ce que ne souhaite pas la Corée du Sud. Se sentant exclus, les Nord-Coréens décident alors de boycotter les Jeux. Et, ils vont commettre un acte extrême.

L'attaque du vol 858 de Korean Air

En janvier 1988, quelques mois seulement avant les Jeux olympiques d’été, celle que l’on connaissait sous le pseudonyme japonais de Mayumi Hachiya passe aux aveux devant la presse. Elle déclare s’appeler Kim Hyon-Hui et travailler pour les services secrets de la Corée du Nord. Fille d’un diplomate nord-coréen, elle est reconnue coupable d’avoir posé une valise piégée dans un avion de la Korean Air, le 29 novembre 1987. Bilan : 115 morts. L’ordre avait été signé par Kim Jong-Il, le fils et successeur du grand leader de la Corée du Nord de l’époque, Kim Il-sung. Kim Jong-Il n’est autre que le père de Kim Jong Yun, l'actuel leader du pays.

Aujourd’hui, on a attribué la cause de cet attentat à la volonté de nuire aux Jeux olympiques de Séoul, pour faire peur aux touristes et aux médias, la Corée du Nord n’acceptant pas d’être exclue de cet événement extraordinaire dans la péninsule.

Attaque maritime en pleine Coupe du monde 

L'autre grand événement organisé par la Corée du Sud, c’est la Coupe du monde de football en 2002 avec le Japon. L’équipe de football nord-coréenne n’est pas qualifiée mais, durant l’événement, la Corée du Sud multiplie les exploits, se qualifiant pour la demi-finale. Elle perd, mais le grand jour du match pour la troisième place de la Coupe du monde - qualification extraordinaire pour le pays - à nouveau, la Corée du Nord s’invite dans l’événement. Le 29 juin 2002, en pleine compétition, un bâtiment sud-coréen est coulé, six marins sont tués au Sud, treize au Nord. Les Sud-Coréens accusent la Corée du Nord d'avoir violé leur frontière et d’avoir ouvert le feu. La Corée du Nord, elle, parle de provocation, renforçant l’habituel dialogue de sourd dans ce conflit larvé qui dure depuis 1953.

S’il y a quelques semaines la Corée du Sud a décidé d’intégrer massivement la Corée du Nord aux JO, notamment à la cérémonie d’ouverture, c’est peut-être pour éviter ce genre de mésaventures.

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