Cet article date de plus de dix ans.

"New Deal européen" ? Plutôt Rocard que Roosevelt !

En faisant la promotion d'un New Deal européen, Emmanuel Macron n'a guère innové. Vingt-et-un an plus tôt, Michel Rocard voyait déjà dans des investissements européens de grande ampleur le moyen remettre la France et l'Europe sur les rails de la croissance. Il parlait lui aussi de New Deal. Mais la référence à Franklin D. Roosevelt est-elle historiquement pertinente?
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Franklin D. Roosevelt en 1932 à New York © Sipa)

En octobre 1993, Michel Rocard, ancien Premier ministre de François Mitterrand est l'invité de Jean-Marie Cavada dans la Marche du Siècle sur France 3. L'économie française, tout comme l'économie européenne est en crise et il trouve son inspiration dans les années 30 aux Etats-Unis...

Le New Deal, formule magique

Une relance de grande ampleur via un plan d'investissement européeen, tout cela résumé dans l'expression New Deal ... Cela résonne particulièrement dans la scène politico-médiatique actuelle. Il y a deux jours, en conférence de presse, juste après le Conseil des Ministres, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron proposait presque la même chose. Que l'on défende la même chose à vingt ans d'intervalle, cela peut sembler inquiétant pour l'imagination de nos dirigeants... Et pour la capacité de l'Europe à réagir collectivement et fortement pour relancer la croissance.

"I pledge to a new deal"

Outre le fait que Rocard comme Macron font partie de la gauche dite réformatrice, une autre permanence, c'est évidemment l'expression du New Deal , une référence directe au programme de relance économique lancé par le Président Roosevelt en juillet 1932 à la Convention Démocrate. "I pledge to a new deal " disait-il en 1932.

Une réference historique efficace mais peu pertinente

Toutefois, choisir le New Deal comme référence absolue, cela témoigne d'une culture historique qui laisse à désirer...

Certes il est vrai qu'il reposait en partie sur une relance par des grands travaux, mais cela était au prix d'un déficit important... et radicalement contraire à la doxa européenne d'aujourd'hui ! Et que s'il en a ralenti les effets, ce qui a définitivement mis fin à la crise de 1929, c'est la Seconde Guerre mondiale...

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.