Quand Renault et Matra espéraient révolutionner l'automobile avec l'Avantime (2001)
Retour le 3 septembre 2001. Renault nourrit énormément d’espoir pour la sortie de son nouveau modèle haut de gamme, l'Avantime.
En s’associant avec Matra comme en 1983 pour l’Espace (le premier monospace), la firme au losange prétend à nouveau révolutionner l’automobile avec un "coupéspace".
Mais à écouter Alain Passerel décrire l’Avantime, on a déjà comme un doute…
Si vous voulez vous faire remarquer et si vous avez un compte en banque bien garni, pensez donc à l'Avantime de Renault. En gros, on peut présenter l'Avantime comme un Espace à deux portes, mi-monospace coupé, mi coupé... donc mi-monospace, mi-coupé, voilà. Il faudrait une diapositive mais on n'a pas ça en radio...
Avec 2 milliards de francs de développement, Renault espère, avec son partenaire Matra, vendre 10.000 Avantime par an. Astucieusement, la seule motorisation disponible est d’abord essence, dans un pays qui voue un culte au dieu Diesel, c’est en effet plutôt audacieux.
Ce n’est pas la première fois que Renault connaît un léger raté sur son haut de gamme. La Frégate dans les années 1950 avait été un échec commercial. Mais pour l’Avantime, le mot "échec" est certainement un peu faible. C’est une catastrophe. On ne vendra que 8.557 exemplaires de celle qu’on appelait en interne l'Aftertime, en raison des retards de production… L’usine Matra de Romorantin qui devait produit 100 véhicules par jour plafonnera faute de commande à 16 par jour. Et dès le mois de février 2003, ce qui devait arriver arriva. L'usine ferme, c'est la fin de Matra Automobiles, et la fin de l'Avantime, devenue depuis une voiture mythique.
A l’heure où Renault lance son nouvel haut de gamme et sans être un expert automobile, il semble que la firme dirigée par Carlos Ghosn n’ait pas pris énormément de risque esthétique. C’est dommage mais c’est probablement plus raisonnable.
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