Quelle place pour les parents à l’école, un vieux débat
Le 1er septembre 1969, cela fait un an que les parents d’élèves sont représentés dans les conseils d’administration des collèges et des lycées. Et si l’élection de 1968, la première, ne s’est pas passée sans quelques problèmes, le recteur Henri Gauthier se veut rassurant quant au déroulement de la nouvelle édition. Il invite les parents à participer massivement à ces élections. Dans les écoles, les collèges et les lycées, on vote de nouveau aujourd’hui et l’inquiétude reste la même : les parents vont-ils jouer le jeu ? Dans le secondaire, seuls1/3 des parents se prononceront…
A l’époque, une autre inquiétude plane sur ces élections, à l’opposé de celle-ci. C’est celle des professeurs qui redoutent de voir les parents s’investir trop dans les établissements scolaires.
En réponse à cela, Pierre Armand, président de la PEEP, tient en 1969 toujours des propos prophétiques. Pour lui, dans quelques années, cela sera tellement rentré dans les habitudes que même les enseignants les plus réfractaires se rangeront de l’avis que ces élections sont une bonne chose. Et de fait, rares sont les enseignants à s’y opposer !
C’est en 1977, soit neuf ans après le secondaire que les parents font leur rentrée dans les écoles primaires. Et bis repetita, les maîtres et les maîtresses s’inquiètent. L’incontournable recteur Gauthier est alors l’invité du Téléphone Sonne et il tient à rassurer la communauté éducative. "Le maître d’école restera maître dans sa classe", et les parents d’élèves élus n’auront rien à redire à cela.
En ce jour d’élection des parents d’élèves, si certains enseignants se plaignent toujours d’une trop grande intrusion des parents dans le monde scolaire, ce qui l’emporte bien souvent, et surtout dans le secondaire, c’est l’inquiétude devant le relatif désintérêt des parents pour la vie des collèges et des lycées.
Ainsi, quarante-cinq ans après la première élection, trop ou pas assez forte, la place des parents d’élèves à l’école fait encore débat.
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