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Guéant : "l'homme qui murmure à l'oreille de l'extrême-droite"

Une hausse des impôts inattendue. Egalement au sommaire : le froid sur la France, et la polémique après la petite phrase de Claude Guéant sur les "civilisations qui ne se valent pas".
Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Franceinfo (Franceinfo)

 

Au sommaire : le froid, les impôts et la polémique après la "petite phrase" de Claude Guéant sur les "civilisations qui ne se valent pas".

A la Une donc : le froid sur la France...

Alors pour le froid, la neige tombe en abondance à la Une de la presse régionale, neige, froid verglas, on se croirait presque en hiver... Avec sans doute le record de froid du week-end à la Une du Dauphiné libéré, on est passé tout près du seuil des moins 30 aux confins de l'Isère et des Hautes-Alpes.

Le froid toujours, avec une France de carte postale à la Une du Figaro, "la France sous la neige", avec pour illustration un paisible quartier du Vieux Mans blanchi par la neige...

L'Humanité préfère l'envers du décor, et rappelle que ce n'est pas le froid, mais que "c'est la pauvreté qui tue", c'est la manchette de l'Humanité. Pour l'Huma, la rigueur de la météo révèle surtout l'ampleur du mal-logement et de la précarité énergétique qui frappe de plus en plus de ménages dans la France de Sarkozy où plus de 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté... Très loin d'une France de carte postale.

L'invité de l'hyper revue de presse : le réalisateur Martin Meissonnier. Son documentaire "Washington-Paris, la diplomatie des banlieues" est diffusé ce soir sur Canal Plus.

La chronique d'Anne-Elisabeth Lemoine : les plaisirs cachés du ménage, la vaisselle ou le repassage c'est bon pour le moral !

La revue de presse et du Web

 

A la Une de beaucoup de journaux ce matin, le froid, la neige et le verglas, mais aussi dans l'actualité une "hausse des impôts inattendue"...

C'est le titre et la très mauvaise nouvelle pour beaucoup de contribuables à la Une du Parisien et d'Aujourd'hui en France...
Entre 100 et 200 000 foyers fiscaux qui jusque là n'étais pas imposables le seront à compter de septembre. Par effet domino, de nombreux contribuables pourraient aussi changer de tranche d'imposition et donc payer davantage.

C'est l'effet d'une mesure technique jusqu'ici passée un peu inaperçue... Le deuxième plan de rigueur de novembre dernier prévoit entre autres le gel du barème de l'impôt sur le revenu pour deux ans. Une vraie rupture souligne le Parisien, car depuis quatre décennies, la grille de l'impôt était révisée chaque année pour tenir compte de la hausse du coût de la vie, ce qu'on appelle l'indexation sur l'inflation.

Pas d'indexation cette année, et la conséquence directe selon les calculs du Parisien et d'Aujourd'hui en France, c'est donc la mauvaise surprise pour 100 à 200 000 foyers qui devront pour la première fois envoyer un chèque au fisc en septembre pour des sommes certes relativement faibles, mais certaines familles risquent de perdre en plus certaines aides sociales, liées au fait de ne pas être imposable, comme les tarifs sociaux pour la cantine, des aides pour les transports ou le coup de pouce pour le fioul. Ce qui inquiète déjà les associations familiales.

Pour les autres, ceux qui payaient déjà l'impôt sur le revenu, la hausse va s'étaler d'un peu plus de 1 pour cent pour un couple aisé sans enfants, à près de 13 pour cent  suivant les revenus pour un célibataire. Le détail par tranches de revenu et par situation à retrouver dans le Parisien et Aujourd'hui en France.

Il y a aussi une petite phrase très commentée ce matin dans la presse, celle de Claude Guéant ce week-end : "toutes les civilisations ne se valent pas"...

Claude Guéant disait hier qu'il ne regrettait pas ces propos, il persiste et signe ce matin dans le Figaro où il affirme qu'il a tenu des propos de bon sens et d'évidence... Pourtant à lire la presse ce matin, tout le monde ne partage pas le même bon sens et ne voit pas la même évidence.

Pour Jean-Michel Helvig dans la République des Pyrénées, Claude Guéant, c'est "l'homme qui murmure à l'oreille de l'extrême-droite". Le plus sévère est Olivier Picard dans les Dernières Nouvelles d'Alsace qui évoque "l'infini du néant intellectuel" et qui parle d'une affaire "doublement débile", à commencer, écrit-il, "par le propos du ministre de la police" qui confond "régime politique" et "civilisation".  "Civilisation", Claude Guéant assume pourtant le mot ce matin dans le Figaro.

Un mot suffisament vague pour que "chacun y projette ses peurs, ses arrière-pensées et ses tabous". C'est Guillaume Tabard qui le fait remarquer dans les Echos... Serait-ce une manière de suggèrer à Claude Guéant d'aller faire un tour sur le divan du psy, il évoque en tout cas pour parler de cette polémique le titre d'un des livres d'un certain Sigmund Freud "Malaise dans la civilisation"...

Un débat en forme de sujet pour le bac philo font aussi remarquer les Echos, et justement, sur le Huffington Post, c'est une philosophe, Catherine Clément, qui décrypte et qui note justement la copie du ministre comme une copie du bac : au terme de sa démonstration, la philosophe décerne au ministre un zéro pointé, "zéro en tout, en pensée, en conduite, en civisme et en morale"... Un ministre qui rajoute donc quelques lignes à sa propre copie ce matin dans le Figaro, et qui se donnerait plutôt 20 sur 20 puisqu'il ne regrette rien...

Ce qui est sûr pour Matthieu Verrier dans la Voix du Nord, c'est qu'en affirmant que "toutes les civilisations ne se valent pas", Claude Guéant laisse surtout la désagréable impression que tous les débats ne se valent pas...

La presse à la Une

 

 

A lire dans le Figaro : l'histoire des "Play-Boys de Pékin", les frasques de la jeunesse dorée de Pékin. Quand les fils de la nomenklatura chinoise sombrent dans le "bling-bling rouge" et réveillent la colère du peuple chinois contre les privilèges et les passe-droit. Explications avec Arnaud de la Grange, le correspondant du Figaro à Pékin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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