L'arrestation du tireur solitaire pas encore à la Une
De la difficulté de gérer un appel à témoins
Seul Le Parisien a eu le temps jeudi matin de titrer sur l'arrestation d'un "complice de Florence Rey ". Au moment du bouclage, "Libé " n'avait pas encore l'idendité du suspect, simplement annoncé "en garde à vue " dans un bandeau.
Libération qui a pu se rendre hier dans la salle du crise du 36 quai des Orfèvres, là où six officiers répondent au numéro vert créé pour recueillir des informations. Dans cet article, on se rend compte de la difficulté de gérer un appel à témoins : à 17h45, le commandant David annonce ainsi à ses collègues que le suspect se trouve "dans un TER entre Mulhouse et Colmar, dans la ville de La Rochelle, dans un hôpital psychiatrique du côté de Toulon, et même en Suisse "...
Il y a également cette grand-mère, qui pense avoir croisé l'homme de nuit sur Facebook... et tous ceux qui se fendent de conseils aux enquêteurs : "Ce doit être un proche de Jérôme Kerviel ", suggère un apprenti Sherlok Holmes qui a bien noté les coups de feu contre la Société Générale. Un autre suggère aux policiers d'investiguer du côté des "médecins et infirmiers ". Le fin limier avait repéré la couleur "vert d'eau " d'un vêtement du suspect... qui devait donc sans aucun doute travailler à l'hôpital.
Jeanne, le mini-FN
Autre genre d'enquête sur un micro-parti proche de Marine Le Pen : Jeanne. Cette formation politique fait l'objet selon Médiapart d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris. D'après le site d'information, ce micro-parti quasiment dénué d'adhérents a brassé 9 millions et demi d'euros en 2012, et a accordé à de nombreux candidats frontistes des prêts à des taux particulièrement élevés (6 et demi ou 7 %).
"Ces charges financières peuvent ensuite être admises dans la catégorie dépenses de campagne remboursables par l'Etat ", explique Médiapart qui y voit "une aubaine ".
Les égarements des laboratoires Ménarini
Effet d'aubaine aussi pour une campagne de pub, qui surfe sur une crainte commune chez les hommes, nous dit Rue89 qui reprend un spot diffusé en ce moment à la télévision :
Un homme sur 3 nous dit donc ce spot TV. Mais sur les affiches qui peuplent les stations de métro, c'est 1 homme sur 5... et ce ne sont pas les seuls chiffres avancées par les laboratoires Ménarini, qui fabrique justement un médicament censé retarder les choses.A l'origine de cette campagne, un sondage commandé par ce labo en avril et qui explique que 50 % des mâles seraient concernés par ce problème. Or selon un urologue cité par Rue89, seuls 3% des hommes auraient vraiment besoin d'un traitement médicamenteux. Ménarini est peut-être allé un peu vite en besogne...
Vivre avec une oeuvre d'art chez soi
Vous avez peut-être entendu parler de "Véduta ", un webdoc réalisé dans le cadre de la Biennale d'art contemporain à Lyon, et qui racontait comment vivre avec une oeuvre d'art à la maison.
L'idée de la Biennale de Lyon - qui a lieu en ce moment jusqu'à début janvier et dont France Info et France Culture sont partenaires - a toujours été d'étendre l'exposition d'art contemporain au delà des murs et notamment dans les quartiers populaires.
Cette année, c'est une expérience inédite qui a été proposée à 70 familles qui ont toutes été volontaires pour installer une œuvre d'un artiste contemporain chez elles pendant 4 mois. Les familles n'ont pas pu choisir leurs œuvres en fonction de leur goût personnel ou de la décoration de leur maison : à chaque fois, elles ont du droit à une surprise, avec l'appréhension de ne pas aimer ou de ne pas comprendre le sens de l'œuvre, ce qui est souvent ce qu'on reproche à l'art contemporain.
Ce qui est remarquable dans ce webdoc, c'est que toutes les familles ont vécu cette expérience avec générosité. Elles ont pris cette mission très au sérieux puisqu'il fallait aussi faire découvrir l'œuvre à leurs voisins et provoquer la discussion autour de ce que l'artiste a voulu dire. Le webdocumentaire s'appelle Véduta . Il a été réalisé par Christophe Acker et Charles Henry Frizon et vous pouvez le retrouver sur le site de Télérama et sur l'adresse webdocveduta.com.
La "viola organista", instrument de musique de Léonard de Vinci
On continue avec un instrument de musique qui a pris son temps puisqu'il a été conçu il y a 500 ans, par un certain Léonard de Vinci. Un demi-millénaire plus tard, un Polonais qui s'est penché sur les dessins du peintre et ingénieur pour donc donner naissance à ce drôle d'instrument, baptisé "viola organista ". Le premier concert a été donné le mois dernier à Cracovie :
Quand l'acacia réduit des fourmis en esclavagisme
On arrête la musique pour une fable cruelle, mais plus vraie que nature. Ce n'est pas l'histoire de la cigale et de la fourmi mais celle de l'acacia et de la fourmi, un végétal et un animal qui s'entendent a priori plutôt bien. En biologie, on appelle ça le mutualisme, comme le rappelle Pierre Barthélémy sur son blog Passeur de Sciences.
D'un côté, la fourmi attaque impitoyablement les herbivores qui voudraient s'en prendre à l'acacia tandis qu'en échange, l'acacia lui offre le gîte et le couvert en l'abritant dans ses épines creuses et lui fournissant du nectar. Et pas n'importe quel nectar : en Amérique centrale, la fourmi "Pseudomyrmex ferrugineus " ne digère pas le sucre classique, le saccarose. L'acacia corne de boeuf lui fournit des molécules digestes plus petites - du glucose et du fructose.
Sauf que derrière ces bonnes intentions, l'acacia est beaucoup plus vicieux : on a découvert qu'il produit aussi une enzyme qui empêche les fourmis de digérer le saccharose. Impossible pour elles d'aller déguster du miel ou autre sève sucrée : elles deviennent accro au nectar de l'accacia, et donc dépendantes. On ne sait plus du coup si c'est du mutualisme... ou de l'esclavagisme. La cigale avait peut-être finalement raison d'aller chanter librement...
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