Portugal : la grande braderie du patrimoine culturel
Le Portugal vient de mettre fin au suspens
politico-judiciaire : l'état portugais est propriétaire de 85 toiles de maitres du peintre
catalan Miro. Une collection " les
plus vastes et impressionnantes " mise aux enchères par le gouvernement.
"Chritie's" évaluait la vente à plus de 36
millions d'euros. Une somme juteuse censée renflouer le déficit public du pays,
déjà sous assistance financière internationale depuis 2011. Une telle braderie
a provoqué un vent d'indignation auprès des Portugais qui se sont mobilisés à
renfort de pétitions pour interdire cette vente.
Les 85 Miro seront mis en vente
Après plusieurs annulations, un procès, une décision
de justice : le gouvernement portugais pourra bien mettre en vente les 85
Miro dans les prochains mois. En fin de compte, que nous montre cette
affaire ? De plus en plus d'états sont tentés de mettre aux enchères leurs
patrimoines culturels. C'est le cas de la Grèce. Dernièrement, le gouvernement
grec a sorti une liste impressionnante de biens à vendre : hôtels
particuliers, musées, chemin de fer et même des Îles. Athènes est en train
d'étudier la possibilité de céder près 6.000 ilôts qui constituent le pays. Aux
Etats-Unis, dans la ville de Detroit, placée en faillite, son musée le plus
fourni du pays, réfléchit à une possible séparation de toiles de Van Gogh,
Matisse, Cézanne... La valeur estimée des ventes serait de 900 millions d'euros.
La France n'est pas en reste
Dernièrement, des
enchères ont fait grand bruit. C'était la vente d'une partie de la cave de
l'Elysée. "Château Petrus", "Cheval Blanc", ces grands crus ont permis de récolter
700.000 euros. Une petite somme au regard du déficit public. Mais une
chose est sûr : L'Etat français n'a plus les moyens de conserver,
d'entretenir son patrimoine, ses 20.000 monuments, ses 1.300 musées sans
parler des sites archéologiques, des châteaux. On est obligé de se serrer la
ceinture. Mais des alternatives existent, le mécénat populaire. Ce sont les citoyens français qui mettent la main à la poche pour sauvegarder les trésors du patrimoine. Une initiative qui a permi de renover la " Croix de Lorraine" selon François-Xavier Bieuville, directeur général de la Fondation Patrimoine.
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