Ils ont fait l'actu. Michèle Rubirola, maire de Marseille pendant cinq mois et puis s'en va
Comme tous les étés, Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent.
15 décembre 2020. À Marseille, Michèle Rubirola annonce qu'elle abandonne son poste de maire de la ville, après moins de six mois de mandat. Élue sur une liste d'union de la gauche, Michèle Rubirola, 64 ans, ne sera restée que cinq mois à la tête de la deuxième ville de France. Celle qui était la première femme à diriger Marseille justifie son choix par des raisons de santé. "Ces épreuves ne m'empêchent pas de servir les Marseillaises et les Marseillais, mais elles limitent l'énergie que je peux mobiliser. Être maire à Marseille, c'est 300% de son temps. J'en donne 150."
Une semaine après cette annonce, Michèle Rubirola cède son fauteuil à Benoît Payan, le premier adjoint, dont elle prend la place. Ces derniers mois, la médecin écologiste a consacré son temps à la gestion de la crise sanitaire et à la mise en place des centres de vaccination à Marseille et à sa rééducation, après une opération au mois d'avril. Six mois après sa démission, elle n'éprouve aucun regret d'avoir dû renoncer à son mandat de maire. "C'était extraordinaire cette fonction, mais c'était une fonction pour laquelle il fallait être vraiment au meilleur de sa forme. Parce que Marseille ce n'est pas un petit village, c'est la deuxième ville de France. Marseille, on l'a récupérée dans un état assez catastrophique, assez désespéré."
"On peut toujours avoir des regrets, mais je crois que c'était une attitude responsable que j'ai eue et qu'il fallait prendre pour ne pas trahir justement la confiance que les Marseillaises et les Marseillais m'avaient donnée."
Michèle Rubirolaà franceinfo
A ceux qui dénoncent un arrangement entre amis ou un coup monté, voici ce que répond Michèle Rubirola : "Mon objectif, c'était de faire gagner la gauche à Marseille. C'était quand même le plus gros challenge. Ça faisait 25 ans que la droite était bel et bien installée. Il fallait réussir ce challenge et je pense que j'étais la personne la mieux placée, peut-être celle qui donnait confiance." Et Michèle Rubirola rappelle ce qu'elle avait asséné pendant la campagne :"Ce n'est pas une seule personne qui pouvait porter la ville de Marseille. C'est une équipe qui travaille et c'est une équipe qui va réussir pour Marseille."
La médecin écologiste explique aussi qu'elle n'avait pas prévu dès le départ de laisser la main à Benoît Payan, comme l'ont parfois véhiculé les rumeurs. "Si je n'avais pas eu tous ces soucis et si la ville de Marseille était moins en situation d'urgence, j'aurais pu prendre le temps de m'installer. Mais vous savez, s'installer dans une administration qui depuis 25 ans travaille avec d'autres personnes, avec une autre majorité politique, avec des habitudes de travail qui n'étaient pas les nôtres, donc une administration en souffrance, c'était aussi très difficile parce qu'il fallait être vraiment très réactif. Alors j'aurais pu rester plus longtemps, je serais restée. Mais il faut vraiment être en très grande forme. Là, je peux vous assurer que les soirées à la mairie, quand on travaille, ça ne se finit pas à 20 heures."
"Je n'ai jamais voulu être chef de classe"
Être la figure qui incarnait Marseille a aussi dérangé Michèle Rubirola, elle qui assure qu'être maire de la deuxième ville de France n'a jamais fait partie de ses aspirations. "Je ne me suis jamais réveillée depuis que je suis petite en disant je serai maire de Marseille. Je n'ai jamais voulu être chef de classe. Je n'ai jamais voulu non plus être capitaine de l'équipe de basket dans laquelle je jouais. Moi, ce qui m'a toujours intéressé, c'est le collectif. J'aime bien me fondre dans le groupe. Je n'aime pas la position de leader. Même si j'assume et que quand j'ai des idées, je les porte et je les défends. Mais être portée comme ça en haut de l'affiche n'a jamais été mon désir."
Fin juin, Michèle Rubirola a envisagé de se présenter aux élections départementales. Avant de se raviser de peur que son choix soit mal compris par les Marseillais. La première adjointe se consacre désormais aux dossiers santé et relations internationales de Marseille.
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