Ils ont fait l'actu. Raymond Domenech, pari raté à Nantes
Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Raymond Domenech n'a pas réussi sa mission à Nantes avec l'équipe de football de Ligue 1. L'entraîneur, limogé au bout de sept rencontres, assure en tirer une riche expérience.
23 décembre 2020. Dix ans après sa dernière expérience d'entraîneur, Raymond Domenech prend à 69 ans les commandes du FC Nantes, 15e de la Ligue 1 de football. Pour l'ancien sélectionneur des Bleus, la mission est simple : sauver le club de la relégation. "Ce qui compte pour moi, c'est que cette équipe fonctionne. C'est à moi de leur montrer ce que je suis maintenant." Après sept matchs sans victoire et 46 jours seulement après son arrivée, l'entraîneur est limogé et remplacé par Antoine Kombouaré. Nantes est alors 18e et le club est menacé par la descente en Ligue 2. De l'avis de tous, l'expérience est ratée.
Six mois plus tard, Raymond Domenech porte un regard différent sur ses six semaines passées en Loire-Atlantique : "Ce que j'ai vécu avec les joueurs était vraiment, pour moi, une belle expérience. Je sais, à chaque fois, les gens me disent 'ouais, mais c'était traumatisant'. Ils situent ça à un niveau d'image et d'orgueil. Moi, il y a longtemps que j'ai dépassé tout ça. Ce que j'ai vécu c'était du concret sur le terrain. Ce que les gens pensent à l'extérieur de l'expérience en disant 'ça a été raté'... Le nombre d'entraîneurs qui ont des expériences et ne réussissent pas, il y en a un wagon."
Dans notre métier, on dit que tant que tu n'as pas été viré, tu ne peux pas être un bon entraîneur, donc j'ai été viré, c'est bon !
Raymond Domenechà franceinfo
Quand certains parlent de fiasco, Raymond Domenech retient donc plutôt le côté positif de l'expérience. "Moi, je pense que ce qu'on avait mis en place a aussi aidé à apaiser un petit peu ce climat d'incertitude, d'inquiétude, de remettre les joueurs en confiance. Je fais partie de ceux qui ont sauvé le FC Nantes aussi. Je sais que les gens vont bondir, quelques-uns vont dire 'il est fou', mais je m'en fous".
Le technicien – qui n'avait plus entraîné en France au plus haut niveau depuis 1993 et Lyon, n'a pas pour autant le sentiment d'avoir été hors du coup : "Non, pas du tout. Non, je pourrais reprendre maintenant n'importe quel club de la même manière, avec la connaissance des systèmes. Vous oubliez que j'ai fait de la formation pendant plus de 15 ans. Je n'ai pas eu le sentiment d'être dépassé à ce niveau-là. D'ailleurs, vous pouvez chercher partout, il n'y a pas joueur qui a dit qu'il avait le sentiment qu'on faisait tout et n'importe quoi." Raymond Domenech – remercié après sept rencontres – regrette de ne pas avoir pu disposer d'un peu plus de temps. "Je comprends la position du président qui a cédé un peu à la panique. À ce moment -là, on se dit qu'est-ce qui va arriver ? On change, on en prend un autre. C'est dans l'air du temps. On est dans l'immédiat. C'est dommage que le président n'ait pas compris qu'avec un peu plus de temps, on aurait pu aussi arriver à faire quelque chose", conclut Raymond Domenech.
Nouvelle expérience ?
Depuis le raté nantais, Raymond Domenech consacre du temps à l'association Mon Cartable connecté, qui aide les enfants malades à suivre les cours depuis l'hôpital.
Le technicien n'aurait rien contre le fait d'entraîner à nouveau une équipe. "Je me sens apte à le faire. Non, non, ça ne m'a pas vacciné", dit-il en faisant référence aux 46 jours passés à Nantes. Quoi qu'il en soit, le technicien n'a pas été approché par un autre club depuis son départ de Loire-Atlantique. "C'est vrai qu'à ce niveau-là, ce qui est gênant dans cette histoire de Nantes, c'est que ça m'a enlevé peut-être des possibilités. C'est une mauvaise pub par rapport aux gens mais personne ne cherche à savoir ce qui s'est passé dedans. C'est comme ça. Ça, c'est fini. C'est un constat sec."
Raymond Domenech rêve à nouveau d'entraîner une sélection nationale – comme il l'a fait avec les Bleus entre 2004 et 2010.
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