"C'est une belle victoire d'être ici" : le groupe Astéréotypie plus qu'heureux d'être à Rock en Seine

Le festival Rock sur Seine se termine dimanche à Saint-Cloud. L'édition 2024 a été marquée, notamment par le passage samedi soir du groupe Astéréotypie, dont les membres sont porteurs d'un handicap mental.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Claire Ottaway, chanteuse du groupe Astéréotypie, lors des Transmusicales de Rennes, le 8 décembre 2022. (DAMIEN MEYER / AFP)

L'aventure extraordinaire du groupe Astéréotypie, composé notamment de personnes porteuses d'un handicap mental, se poursuit. Ils ont conquis les plus grands festivals depuis cinq ans. Ils étaient samedi 24 août au festival Rock en Seine, à Saint-Cloud et ils ont encore une fois fait chavirer le public. 

C'est ce qu'on appelle un moment fort. Alors que les orages menacent, la fureur punk d'Astéréotypie déferle sur Rock en Seine. Yohann, l'un des chanteurs du groupe, était très ému : "J'ai vécu un moment unique, et partagé, avec une ambiance folle comme on en avait rarement vue"

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Astéréotypie, c'est l'histoire d'un collectif formé dans un institut médico-éducatif et qui se transforme en l'un des groupes les plus excitants de ces dernières années, entouré de musiciens qui accompagnent et s'émerveillent. "C'est surtout eux qui domptent, estime Eric, l'un des musiciens. Ce qui m'a étonné avec eux dès le départ, quand on a commencé à faire des grosses scènes, c'est qu'ils ont beaucoup moins le trac que nous. C'est dingue". 

"Ils ont une présence scénique, ils bouffent la scène".

Eric, un des musiciens du groupe

à franceinfo

Leur dernier album au titre génial, Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme, les a vraiment fait connaître avec leur écriture dadaïste et originale, leur énergie incroyable sur scène. À l'origine, Christophe était leur encadrant et il encadre désormais une aventure qui les dépasse. "J'ai toujours eu la sensation d'avoir pris ce projet comme s'il pouvait s'arrêter du jour au lendemain et que ce n'était pas grave parce qu'on avait déjà fait tout ce qu'on avait fait. Il va falloir qu'on accepte qu'on a la place, notre place ici, là-dedans. On a des fois une sensation d'être un peu des usurpateurs mais finalement, je crois qu'on est attendus et ça nous fait vraiment plaisir"

Pour Yohann, le bénéfice est clair : "Quand je suis sur scène, je me sens heureux comme un champion. C'est ma volonté propre de partager sa peur, ses envies, ses passions et vivre ensemble. C'est déjà une belle victoire d'être ici. Personnellement, c'est quand même une fierté d'être là et j'aime bien respecter mes engagements". Ici, le handicap n'est qu'accessoire, il est moteur d'une créativité débordante. Le collectif planche actuellement sur son prochain album qui sortira à l'automne. 

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