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Culture d'été. Avec "Deleuze/Hendrix", Angelin Preljocaj mélange philosophie, musique et danse

Le chorégraphe s'est confié à franceinfo sur cette pièce étonnante où huit danseurs sont sur scène accompagnés par la voix du philosophe Gilles Deleuze et la guitare de Jimmy Hendrix. 

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des danseurs durant le spectacle "Deleuze/Hendrix", d'Angelin Preljocaj, le 4 juillet 2021.  (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

C'est un spectacle étonnant qui mêle danse et philosophie. Deleuze/Hendrix du chorégraphe Angelin Preljocaj est à découvrir lundi 12 juillet et mardi 13 au parc Jourdan à Aix-en-Provence. La pièce est une rencontre sonore improbable entre la voix du philosophe Gilles Deleuze et la musique du guitariste de légende Jimi Hendrix. 

Au début des années 1980, le philosophe Gilles Deleuze donne une série de conférences à l'université de Vincennes sur la pensée de Spinoza liée au corps. Angelin Preljocaj, qui aime sortir des sentiers battus, imagine une pièce pour huit danseurs, agrémentée d'extraits sonores de Deleuze. Et c'est assez naturellement que la musique tellement physique d'Hendrix s'est invitée, explique Angelin Preljocaj. 

"La danse, c'est une pensée en mouvement"

"La danse c'est une pensée en mouvement, c'est peut-être l'expression la plus directe qui passe pratiquement par le système nerveux aussi bien du danseur que du spectateur, ça passe sans filtre, selon lui. On n'est pas obligé de tout suivre, de tout écouter, on a des mots qui nous traversent l'esprit et qui résonnent dans la tête du spectateur".

Sur la scène du pavillon noir à Aix-en-Provence où est installé le ballet Preljocaj, le chorégraphe dirige les répétitions. A 64 ans, il n'a rien perdu de sa rigueur et de son exigence, vis-à-vis de ses danseurs mais aussi de lui-même.

Les mouvements, très techniques qu'il demande à ses interprètes, il les crée et les éprouve lui-même, le corps sec du danseur semble indifférent au temps. "Evidemment, le temps passe, on vieillit, le corps aussi perd de sa puissance et j'ai besoin de le faire. Il y a une sorte de sentiment d'urgence qui s'accélère parce qu'à un moment, je ne pourrais peut-être plus faire les mouvements devant les danseurs, je serai obligé de les indiquer. A ce moment-là, je pense que quelque chose sera peut être perdu", conclut-il. 

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