Culture d'été. La couleur, le noir et le blanc à l'honneur dans deux expositions à Rennes

Le noir, le blanc et la couleur sont au cœur de deux expositions présentées cet été à Rennes. La première est au Couvent des Jacobins, magnifiquement restauré, une centaine d’œuvres de la collection de François Pinault ont été réunies sur le thème du noir et du blanc. Des couleurs dont les artistes contemporains ont perçu toute la force.

"Les images en noir et blanc, les peintures en noir et blanc permettent aux artistes d'exprimer avec beaucoup de radicalité la violence des sentiments ou des sensations, et de témoigner aussi avec beaucoup d'efficacité de la violence du monde", explique Jean-Jacques Aillagon, le commissaire de cette exposition. Ainsi les linceuls en marbre blanc de l’italien Maurizio Cattelan présentés dans le cloître ou dans une œuvre radicale de Damien Hirst, intitulée Cancer, constituée de centaines de mouches noires collées sur une toile.

Ce thème du noir et du blanc offre également une plongée dans la riche collection photographique de François Pinault. Ici les images historiques, Noire et Blanche de Man Ray ou Migrant Mother de Dorothea Lange côtoient le travail de photographes contemporains. Annie Leibovitz a ainsi photographié des danseuses de revue à Las Vegas. Dans un parallèle saisissant, elle réalise leur portrait en couleur dans leur costume de scène et en noir et blanc dans leur quotidien "Il y a des photographies qui sont une sorte de démonstration éblouissante de la capacité du noir et blanc à révéler plus intimement la personnalité d'êtres humain que la couleur", indique Jean-Jacques Aillagon.

Un visiteur invité à expérimenter

Au Musée des Beaux-Arts, l’exposition "La couleur crue" propose elle une immersion dans la couleur : 40 œuvres de 30 artistes contemporains, pour explorer la relation entre matière et couleur. Le visiteur est invité à expérimenter. Orange est une œuvre de Véronique Joumard, réalisée avec une peinture thermosensible.
"Si les visiteurs posent leurs mains sur ce mur la couleur change et laisse l'empreinte de la main, explique Jean Roch Bouiller directeur du musée. Mais si on posait une autre partie du corps comme un pied ou un bras, on laisserait la marque de cette partie du corps. Donc il y a vraiment ce renvoi à la pratique primitive de l'art préhistorique."

Rose, l’installation d’Ann Veronica Janssens offre une autre expérience sensible, fascinante. L’exposition fait appel à tous les sens du visiteur. L’œuvre sonore de Vincent Malassis nous invite ainsi à la découverte des couleurs du son.