Festival d'Avignon 2023 : Philippe Quesne réenchante la Carrière de Boulbon
Face au public, un immense mur de pierre, creusé dans la colline, paysage lunaire constellé d'étoiles. C'est dans cette nudité aride occupée par un minibus, que s'installent de drôles de troubadours, au look de vieux rockers un peu cow-boys. Le jardin des délices, c'est un tableau de Jérôme Bosch qui a inspiré Philippe Quesne, autant plasticien que metteur en scène.
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Dans un festival où l'apocalypse hante les plateaux, il propose sa version de la fin du monde : "Je suis assez conscient que le théâtre est un camp d'entraînement pour la catastrophe, et je suis assez réjoui d'inventer des fables. Je fais des camps d'entraînement qui sont des spectacles, où des gens avec deux ou trois flûtes et un peu de livres pourront résister."
Artisan inspiré de l'absurde, Philippe Quesne a choisi des textes de la poètesse Laura Vazquez, Dante et Pérec et écrit des scènes drôlatiques pour sa tribu d'interprètes fidèles. Il est ravi de rouvrir la Carrière de Boulbon, peuplée de fantômes du festival et véritable personnage de sa pièce : "Tous ces rochers ont sûrement entendu beaucoup de gens de théâtre. Ils ont traversé le Mahabharata, rencontré Bartabas, probablement participé au Songe d'une nuit d'été monté par Jérôme Savary... C'est très impressionnant !"
"C'est très émouvant d'être dans un vrai site, mais j'ai essayé de le rendre 'plus faux que nature'. C'est-à-dire de le rendre presque irréel, qu'on ait presque un doute d'être face à cette carrière."
Philippe Quesneà franceinfo
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