"Le tort du soldat", de Erri De Luca

Ce titre cache un criminel de guerre nazi , qui estime que le seul tort du soldat, c'est la défaite. Il n'a ni remords ni regrets, a fui après la défaite en Amérique du sud, puis s'est installé à Vienne, car, écrit l'auteur, on se cache mieux chez soi. Poète, artiste de la parabole, Erri de Luca se glisse dans l'histoire.

Ce vieil homme qui vit avec sa fille croise dans une auberge des dolomites un alpiniste attablé devant des feuilles écrites en hébreu, il se sent traqué, pense qu'il est démasqué, que son heure est venue , la suite, c'est sa fille qui la raconte... Son père, dont elle a découvert le passé très tard, est persuadé que l'explication de la défaite allemande était annoncée dans la Kabbale, le texte mystique de la culture juive.

Erri De Luca fouille dans la mémoire, les mensonges, en passant par la parole de la fille de ce criminel de guerre.

En 89 pages seulement, Erri De Luca livre un récit fulgurant , écrit du point de vue de cette femme, "fille d'un criminel de guerre, je voulais être un effet sans cause".

Parler de la Shoah sans la nommer, disséquer le point de vue délirant du bourreau, la position intenable de sa fille, tout en évoquant les Iles d'Ischia près de Naples, la ville natale de l'auteur, dans un texte aussi dense, c'est une nouvelle fois surpuissant .

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Le tort du soldat* , de Erri De Luca, chez Gallimard](http://flipbook.cantook.net/?d=%2F%2Fwww.edenlivres.fr%2Fflipbook%2Fpublications%2F38410.js&oid=3&c=&m=&l=&r=&f=pdf)