"Coronation" : immersion inédite dans la ville chinoise de Wuhan en plein confinement
Le documentaire, accessible sur la nouvelle plateforme Explore, est signé du dissident Ai Weiwei, en exil au Portugal.
C’est de là qu’est parti le coronavirus. La ville chinoise de Wuhan a été la première à se confiner, de janvier à avril 2020. L’artiste et activiste Ai Weiwei, installé à Lisbonne, a eu l’idée de faire filmer cette cité totalement bouclée par son réseau d’amis et de correspondants sur place.
"Il a décidé, au début de la pandémie, de leur donner des caméras, pour qu’ils filment la ville et leur vie quotidienne. Il a recueilli plus de 300 heures de vidéos pendant ces mois de confinement. On y découvre une réalité bien différente du discours officiel chinois", raconte Richard Maroko, le directeur général de Mediawan Thematics, filiale de la société de production Mediawan qui lance sa plateforme de SVOD "Explore" sur Apple TV. Coronation est la première grosse production disponible sur ce service de vidéo à la demande par abonnement.
Les images sont brutes, sans commentaires, ce qui donne une grande force aux témoignages : "On découvre le côté implacable du régime chinois, avec cette efficacité terrible et cette indifférence totale de l’adhésion des gens à la situation. Les mesures sanitaires ont été prises et peu importe les conséquences sur les habitants. On traite la maladie, pas l’humain." On voit par exemple cette file d’attente devant un hôpital, où des gens attendent qu’on les appelle pour récupérer l’urne de leur proche décédé, comme dans un supermarché. Ou ce jeune homme interdit de quitter la ville, après s’être porté volontaire pour venir aider à la construction d’un hôpital de fortune. Faute de ressources, il est contraint de dormir dans un parking. Il se suicidera en rentrant chez lui.
"Ce film n’a pas été diffusé en Chine, il a été refusé par tous les grands festivals de cinéma. J’y vois une forme de peur de ne pas s’aliéner la Chine qui est aujourd’hui un des plus grands territoires de diffusion des films et de financement", regrette Richard Maroko.
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