Information et désinformation en Turquie
Dès le départ de la
contestation, le mot d'ordre a été donné de diffuser via les réseaux sociaux : photos, liens internet, info brutes car ça
fait longtemps que la confiance est détruite avec les médias traditionnels.
Ce pays est aussi
celui dans lequel le nombre de journalistes emprisonnés est le plus important.
Pour le premier
ministre Recep Tayyip Erdogan, les réseaux sociaux sont " des fauteurs
de troubles dans nos sociétés actuelles. " et le vice premier ministre,
Bülent Arinç, critique lui le traitement de l'actualité fait par les médias
étrangers parlant de désinformation.
CNN-Pingouins
La couverture des
événements n'a pas démenti cette défiance. , correspondant du
Monde à Istanbul et auteur de " La Turquie et le fantôme arménien "
raconte que les chaînes d'information turques n'ont pas couvert les premiers
jours de la contestation, l'une d'elles, CNN-Türk, diffusant même le soir où la mobilisation
était la plus forte un documentaire sur les pingouins.
Face aux critiques
et aux manifestations, ces chaines font depuis aujourd'hui l'effort de parler
des événements mais avec un prisme très réducteur : les caméras
s'attardent sur les actes de vandalisme et ne s'intéressent pas du tout aux
raisons de la colère.
Rumeurs et désinformation
De fait, deviennent incontournables pour
faire passer les idées de la contestation et mettre en lumière ce qui se passe
vraiment en Turquie. Malheureusement, ils peuvent aussi être vecteurs de
fausses informations ou d'exagérations, comme par exemple cette rumeur parlant
de l'utilisation " d'agent orange " par les forces de sécurité
turques, le gaz utilisé par les Etats-Unis pendant la guerre du Vietnam. Il
semblerait que ce ne soit en fait qu'un gaz lacrymogène coloré en orange.
Folks, AGENT ORANGE IS NOT ORANGE. Can we move on already? http://t.co/xrp0PEqILy #occupygezi
— Andy Carvin (@acarvin) June 1, 2013
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.