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Michel Field, au sujet de "La fête de la liberté" : "Les grands textes semblent être des contributions actuelles au débat qui s’annonce"

"La fête de la liberté", sur France 2 mardi 23 novembre à 21h15, est présenté par Daphné Bürki. Le prime musical a été enregistré au Bataclan.

Article rédigé par Didier Si Ammour
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Michel Field, directeur de la culture et du spectacle vivant de France Télévisions; (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

France 2 organise La fête de la liberté, un divertissement qui met en lumière des textes mythiques, sur la démocratie, le vivre ensemble, interprétés par des artistes de tous horizons.
"Cette aventure est partie d’un album qu’on doit à un jeune professeur de musique, Sébastien Boudria qui avait pris son bâton de pèlerin pour faire un CD autour des grands textes de la République, explique le directeur de la culture et du spectacle vivant de France Télévisions, Michel Field. Il avait trouvé un panel d’artistes incroyables qui avaient répondu présents et France Télévisions avait soutenu cet album, 'Jour de gloire', et on a décidé d’en faire une adaptation télévisée avec Coyote production dirigée par Christophe Dechavanne."

"On a fait ça au Bataclan parce que symboliquement on était à la fois dans la commémoration des attentats et pas loin de l’anniversaire de l’assassinat de cet enseignant qui incarnait la laïcité."

Michel Field

à franceinfo

"On a fait ça au Bataclan parce que symboliquement on était à la fois dans la commémoration des attentats et pas loin de l’anniversaire de l’assassinat de cet enseignant qui incarnait la laïcité et les artistes ont répondu présents, dans une soirée qui va alterner grands textes évoquant les principes de la République et puis des chansons et du divertissement."


Dans ces écrits, "il y a de tout : la situation des femmes, avec un texte d’Olympe de Gouges ; la déclaration de la fin de l’esclavage ; la fraternité autour de la laïcité avec les lettres aux enseignants et les artistes qui sont venus : un François Cluzet, un Joey Star, une Camélia Jordana qui va chanter d’une façon inouïe la chanson des partisans, détaille le responsable culture de l’audiovisuel public. On se dit : c’est bien mais on va se faire chier…non parce qu’il y a plein de succès populaires, aussi bien Michel Fugain que 'Laissez-moi danser' par exemple. Et quand on écoute le texte de cette chanson on s’aperçoit que c’est un hymne aussi à la liberté du corps des femmes et ce n’est pas un hasard si cette chanson a été prise comme emblème dans des manifestations de femmes pour la liberté de sortir. On voit que la culture populaire s’est emparée des thèmes de la République", affirme Michel Field.

Selon Michel Field, ces textes résonnent avec le contexte 

"Ce qui me frappe c’est que des textes qui pouvaient paraître, il y a quelques années, un peu fades, un peu évidents, reprennent aujourd’hui une vigueur incroyable."

Michel Field

sur franceinfo

"Ce qui est très surprenant c’est de voir à quel point des textes écrits au XVIIIe ou au XIXe siècle semblent être des contributions actuelles au débat qui s’annonce." Les chances de réaliser une forte audience avec ce type de programme sont limitées. Mais, "en même temps si le service public ne prend pas ce type d’émission et de rapprochement de textes ancestraux et de jeunes artistes qui le fera à notre place ? Et deuxièmement, on a de bonnes audiences sur les fictions, sur l’info, etc, donc on peut se permettre de temps en temps de prendre ce risque avec évident le fait qu’une bonne surprise n’est jamais à exclure. Si un million et demi, deux millions de personnes regardent cette émission, peuvent en discuter avec leurs parents et leurs enfants sur tel ou tel texte, ça fait réfléchir et il y a aura des échos avec l’actualité d’aujourd’hui", conclut Michel Field.

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