"On a beau être dans la fiction, on se doit de respecter ce que les gens vivent à l’hôpital", assure le créateur de la série "Hippocrate"
Thomas Lilti est le créateur et le réalisateur de la série "Hippocrate" dont la deuxième saison est diffusée à partir de ce lundi 5 avril sur Canal+.
Retour de la série Hippocrate, pour une deuxième saison montrant un hôpital au bord de l’explosion. C’est "une métaphore évidente" de l’état dans lequel se trouve cette institution, à entendre son créateur et réalisateur Thomas Lilti : "C’est le bateau qui coule et pendant huit épisodes, on va voir des soignants qui vont essayer d’écoper pour l’empêcher de sombrer. Et c’est le constat que je faisais de l’état de l’hôpital avant même l’arrivée du Covid sans savoir qu’il allait arriver."
Un tournage en plusieurs temps
Le tournage a été interrompu par le premier confinement à la mi-mars 2020 pour reprendre trois mois plus tard. "Il a fallu jongler avec cet arrêt, reconnaît Thomas Lilti, et savoir si ce que je racontais faisait toujours sens. Et je me suis assez vite rendu compte que raconter le mal-être des soignants, mais avec un pas de côté en montrant la dimension romanesque de la vie de ces soignants qui se battent, leur abnégation dans le travail, c’est ce qu’on a découvert au mois de mars, estime-t-il. C’est-à-dire un hôpital qui se délite, avec des gens exceptionnels dans leur capacité à s’investir dans leur métier."
Pendant cette suspension du tournage, le réalisateur, médecin de formation, a prêté main-forte aux soignants. Cette expérience, qu’il raconte dans le livre L'embrasement, a changé deux choses principales. "Je me suis dit 'finalement une catastrophe en amènera toujours une autre'."
J’ai pris conscience que la crise sanitaire agissait sur cette saison comme une ironie dramatique : les spectateurs se disent que c’est impossible ce qu’ils vivent et pourtant, il y a pire devant eux.
Thomas Liltià franceinfo
L'auteur explique d'ailleurs que "cela nous a beaucoup responsabilisés, toute l’équipe de tournage. Les comédiens se sont dit 'On on ne peut pas faire n’importe quoi'. On a beau être dans la fiction, on se doit de respecter la réalité, ce que les gens vivent à l’hôpital."
La série donne toutefois l’impression par moments d’être à la limite du documentaire. Trouver le bon dosage entre fiction et réalisme, Thomas Lilti "travaille dessus depuis 2014 et le film Hippocrate, ce sentiment de documentaire qui n’en est pas, tout est reconstruit, tout est travaillé, mais j’ai besoin pour trouver l’énergie dans mon travail de mélanger ce sentiment d’ultra-réalisme et plonger dans les coulisses de l’hôpital et du romanesque. Parce que mon désir, c’est de faire du divertissement, qu’on ait envie de regarder l’épisode d’après".
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