Que va changer la montée en puissance de Vincent Bolloré au sein de Lagardère ?
Le groupe créé par Jean-Luc Lagardère et dirigé depuis 18 ans par son fils Arnaud change de statut aujourd’hui lors d’une Assemblée générale.
Finie la commandite, Lagardère devient une société anonyme. Jusqu’à présent, le groupe était à l’abri d’une OPA, ce qui ne sera plus le cas désormais. En échange, Arnaud Lagardère a obtenu de se maintenir à la tête de l’entreprise pour six années supplémentaires comme PDG du groupe. Mais quelles sont les intentions de ses actionnaires, Bernard Arnault, le fonds d'investissement Amber, le Qatar et surtout Vivendi ? Nul ne le sait.
Le groupe de Vincent Bolloré, qui détient 27% du capital, est devenu le principal actionnaire, ce qui inquiète les salariés d’Europe 1, radio dans le giron de Lagardère. "Pour le moment, personne ne sait ce qui va changer. Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’Europe 1 subit déjà les foudres de Vincent Bolloré. Mais il reste une partie du gâteau à se partager, à savoir le Journal du Dimanche et Paris-Match. On ne sait pas dans quelle escarcelle ces deux médias vont tomber", décrypte le journaliste Nicolas Vescovacci, coauteur avec Jean-Pierre Canet de Vincent tout puissant aux éditions JC Lattès. Des passerelles sont déjà mises en place entre CNews, chaîne du groupe Canal+, propriété de Vivendi, et Europe 1.
Les journalistes de la station qui ne sont pas d’accord sont invités à partir. 70% de la rédaction a fait grève en juin pour protester contre ce rapprochement, refusant de devenir "un média d’opinion", dans la lignée de la très droitière CNews. "Ce qui est en jeu, c’est la liberté d’informer. Vincent Bolloré ne peut pas transiger avec ça. Il a des responsabilités en tant que patron de médias, il ne dirige pas une usine de batteries électriques !" conclut Nicolas Vescovacci.
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