Quel avenir pour Canal+ après la polémique sur les Guignols ?
Vincent Bolloré l'a promis juré la semaine dernière : les guignols ne resteront pas au placard à la rentrée. "Il est hors de question de se priver de cet atout " assure le nouvel actionnaire principal de la chaîne, tout en laissant planer le doute sur l'avenir des marionnettes en latex. L'émission pourrait changer de format, d'horaire, et ce n'est pas la seule incertitude : un vent de changement souffle sur Canal+, un avis de tempête même pourrait-on dire... Vincent Bolloré semble bien décidé à imprimer sa marque sur la chaîne et sur la direction de la chaîne. Le numéro 2 Rodolphe Belmer a été remercié vendredi dernier, visiblement pour cause de différends stratégiques.
Le changement le plus important pourrait concerner le Grand Journal d'Antoine de Caunes.
Le Grand Journal, c'est vraiment la vitrine de la chaîne, l'émission qui est censée montrer le meilleur de Canal+ et donner envie de s'abonner. Vincent bolloré n'est visiblement pas convaincu. Il faut dire que ça coûte très cher - autour de 100.000 euros par jour - pour une audience qui faiblit et des recettes publicitaires qui ne sont pas à la hauteur. Une grosse réflexion est donc en cours sur l'émission et sur toute la tranche 19h-21h. Elle pourrait changer de présentateur, de format, de producteur... le tout dans l'urgence parce qu'une émission de ce genre ne se monte pas en quelques semaines. La période est plutôt inconfortable pour les équipes de Canal+.
Ce vent de changement provoque déjà des inquiétudes, notamment du côté des réalisateurs de cinéma.
Pour eux, Canal+ est un interlocuteur essentiel. C'est le principal financeur du cinéma en France. Une chaîne, écrit la société des réalisateurs dans un communiqué, qui a toujours défendu "la diversité du cinéma ", "la liberté d'expression "... mais est-ce que ça va durer ? "Nous redoutons qu'aveuglée par les seules lois du profit et du commerce, l'équipe de Vincent Bolloré mette à mal ce qui a toujours été l'ADN de la chaîne ".
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