"Trois Français sur quatre se déclarent mal informés sur les questions européennes" : l’Europe, grande absente des journaux télévisés
La Fondation Jean-Jaurès et l’INA publient une étude sur la visibilité de l’Union européenne dans les médias entre 2015 et 2020.
Avec 3,6% du temps d’antenne dans les JT du soir de TF1, France 2, France 3, M6 et Arte, l’Europe est un sujet marginal. C’est ce qui ressort de l’enquête de la Fondation Jean-Jaurès en partenariat avec l’Institut national de l’audiovisuel (INA) pour la période 2015-2020. "C’est un déficit démocratique. L’information est un bien nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie. La conséquence directe, c’est que trois Français sur quatre se déclarent mal informés sur les questions européennes. On a un vrai problème de promotion de l’information et de politisation : les institutions européennes communiquent difficilement sur leurs actions. Mais on progresse." commente sur franceinfo le coauteur de l’étude Théo Verdier, spécialiste de l’Europe à la Fondation.
C’est sur Arte que l’on trouve le plus de sujets européens, à l’inverse les chaînes privées TF1 et M6 en parlent très peu : "Sur TF1, sur tous les JT du soir de la semaine, un seul sujet sur l’actualité européenne. Alors que c’est le journal le plus regardé de France ! Sur M6, 1,8% de sujets qui concernent l’Union européenne entre 2015 et 2020, c’est beaucoup trop faible. Je tire la sonnette d’alarme : les chaînes privées n’ont même plus de correspondants sur place pour traiter ces sujets !"
C’est très grave pour la qualité du débat public.
Théo Verdiersur franceinfo
Depuis le début de la crise du Covid, l’Europe est plus présente, par le prisme des conséquences de la pandémie et les mesures prises pour y faire face. Mais rien l’été dernier sur la stratégie vaccinale européenne, alors que les institutions négociaient avec les laboratoires puis ont passé les commandes de vaccins : "On n’a trouvé que neuf sujets qui concernaient l’actualité européenne des vaccins sur les trois premiers trimestre de 2020. On a été très surpris par ce résultat alors qu’on ne parle maintenant que des lacunes que l’on connait aujourd’hui sur les vaccins en France. C’est une illustration par l’extrême de la conséquence du manque de visibilité de l’actualité européenne."
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