Internet et les troubles alimentaires
Le rapport Anamia, dont les conclusions sont passées relativement
inaperçues, pourfend plusieurs idées reçues sur la dangerosité de ces sites,
forums ou réseaux sociaux, dédiés aux troubles alimentaires. Le Web pourrait constituer
un lieu d'échange précieux pour combattre la maladie.
Antonio Casilli, chercheur en sociologie, spécialiste des
réseaux à l'Ecole des Hautes études en Science Sociales, a mené pendant trois
ans des études très poussées sur ces troubles alimentaires et la réalité des
échanges sociaux sur le web.
Les résultats montrent que l'isolement social de ces
internautes, leur refus systématique des soins médicaux n'est pas la réalité.
La
situation est beaucoup plus complexe, car il y a une continuité entre les
relations en face-à-face et sur Internet. Les anorexiques et les boulimiques
cherchent à limiter la pression de leur entourage et cherche un suivi médical
qu'ils estiment adaptés à leurs troubles. Comme ils ne trouvent pas toujours ce
suivi dans un contexte clinique, ils le cherchent sur Internet.
Il ne faut pas s'affoler lorsque l'on découvre qu'un proche
fréquente ces sites.
La réalité est différente de ce que l'on voit, explique
Antonio Casilli. Les médias stigmatisent et diabolisent ces forums. Pourtant,
ce sont souvent des forums de témoignages du vécu de ces personnes qui
cherchent une manière de gérer et de vivre avec leurs troubles.
Antonio Casilli estime qu'il faudrait donner la possibilité
à des médecins d'intégrer ces forums et les intégrer dans des stratégies de
santé publique.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.