L'origine de la maladie de Parkinson et ses différentes formes
La première, qui est aussi la plus connue, concerne 60% des
malades et se manifeste par des tremblements incontrôlables. Tandis que la
deuxième forme, plus rare, se caractérise par des symptômes diffus, comme la
dépression ou des troubles du comportement.
Les différences dans les symptômes sont, selon des
chercheurs du CNRS, dirigés par Ronald Melki, en association avec l'université
Claude Bernard de Lyon, provoquées par des différences dans la structure des
agents "infectieux" qui provoquent la maladie !
L'hypothèse infectieuse
La maladie de Parkinson est très sérieusement considérée
comme une maladie infectieuse. L'hypothèse infectieuse, dans la maladie de
Parkinson, a commencé à émerger en 2011, lorsque Ronald Melki et d'autres
chercheurs en Europe se sont aperçus que la maladie se transmettait à des
neurones indemnes, à partir du moment où ils étaient greffés dans des cerveaux
malades. Une constatation qui expliquait l'échec des thérapies expérimentales
menées dans les années 90 avec des greffes de nouveaux neurones sur des
patients.
Attention, lorsque les chercheurs parlent d'une "infection",
ils n'imaginent pas un instant comparer Parkinson à une grippe ou encore à un
rhume. Ce qu'ils évoquent, c'est plutôt un mécanisme de contamination à
l'intérieur du cerveau, proche de celui de la vache folle.
Comme dans le cas du prion et de la vache folle, on s'est donc
aperçu que la maladie de Parkinson progresse dans le cerveau en se transmettant
d'un neurone à l'autre.
On sait désormais que la maladie de Parkinson est
causée par une protéine nommée alpha-synucléine qui forme des agrégats à
l'intérieur des neurones qui s'accumulent et finissent par les tuer. A chaque
fois qu'une cellule meurt, elle libère des agrégats de protéines qui vont
contaminer les cellules voisines et ainsi de suite.
C'est ainsi que des lésions se créent dans le cerveau et que
les symptômes apparaissent.
Deux formes distinctes
Ronald Melki vient de découvrir qu'il existe en réalité deux
formes distinctes de la protéine alpha-synucléine qui confèrent des propriétés
infectieuses différentes.
La première forme d'agrégat qui ressemble, à l'échelle du
millionième de millimètre, à un spaghetti et la deuxième est longue et aplatie,
rappelle la forme d'une pâte plus large.
C'est cette forme de "spaghetti" se révèle la plus toxique
parce qu'elle arrive à se lier plus facilement aux cellules et donc à les tuer
plus rapidement.
Les scientifiques estiment que l'analyse du type d'agrégat dans
le cerveau du malade pourra, à terme, devenir une méthode efficace de
diagnostic et permettra notamment d'évaluer la virulence de la maladie pour
chaque patient.
Ils espèrent également que l'on pourra mettre au point des
stratégies thérapeutiques pour cibler chaque forme de protéines afin de
ralentir la propagation de la maladie dans le cerveau.
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