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Violences faites aux femmes : quel rôle peut jouer le médecin ?

Ce lundi est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. L'ONG Gynécologie sans frontière organise ce vendredi un colloque sur le rôle que peuvent jouer les médecins pour aider ces victimes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des études, réalisées aux Etats-Unis et en Europe, montrent
que 20 % à 30 % des femmes subissent des violences au cours de leur vie : violences sexuelles, physiques ou psychologiques. Elles s'exercent soit à l'abri
des regards dans l'espace familial, soit à l'extérieur, notamment au travail.
Elles ont évidemment des conséquences sur la santé de ces femmes et sur celle
de leurs enfants.

Les médecins ont un rôle crucial à jouer pour dépister les
violences subies par les femmes
, souvent par honte ou déni, préfèrent cacher.

La question de la grossesse

Lors du colloque organisé à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, la question de la grossesse sera abordée. C'est le
moment-clef qui peut aiguiller le médecin à dépister les violences
conjugales, explique le Dr Richard Matis, gynécologue obstétricien à Lille et
vice-président de Gynécologie Sans Frontières.

Soit il n'y a jamais eu encore de violence physique (seulement
des violences verbales), et les premières manifestations de violence physique
arrivent pendant la grossesse. Soit il y a déjà eu violence, et cette violence
est encore plus grande pendant la grossesse.

Les conséquences

Ces violences physiques peuvent entraîner des fausses
couches, ou des accouchements prématurés, des retards de croissance intra-utérins
et des hémorragies.

Une femme sur six qui décède de mortalité maternelle meurt des suites des coups de son conjoint.

Au travail

La violence envers les femmes peut s'exercer dans le monde
du travail, au sein de l'entreprise. Ces violences sont de tout type :
physique, sexuelle, harcèlement, viol...

Elles sont encore plus cachées que les
violences familiales car les femmes risques leurs emplois.

Le rôle du médecin

Les femmes victimes n'osent pas toujours franchir la porte
d'un commissariat. Pour toutes sortes de raison : peur des représailles,
honte, déni... Les médecins doivent faire quelque chose, mais ils sont souvent réticent à poser la question, explique le Dr Richard Matis. Le sujet est encore tabou,
mais il faut poser la question systématiquement en cas de grossesse.

Une enquête vient de montrer que les étudiants en médecine
français ne sont absolument pas formés à cette problématique et ils le regrettent. Il faut donc impérativement enseigner les
violences faites aux femmes dans les facs de médecine.

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