Complot, épidémies... quand les séries parlent de nos peurs
Dans Hélix (Etats-Unis), une équipe de scientifiques va tenter de sauver le monde d'un virus particulièrement agressif. Dans The End of the World (Corée du Sud), un épidémiologiste essaye de trouver l'origine d'une mystérieuse maladie mortelle. Dans Cordon (Belgique), un quartier entier est bouclé pour éviter la propagation d'un étrange virus...
La peur de la maladie imprègne plusieurs séries présentées cette année au Festival Séries Mania, qui se tient en ce moment au Forum des images à Paris. Tout comme la dérive des nouvelles technologies, au cœur de Black Mirror (Grande-Bretagne, bientôt sur France 4), Babylon (série signée Danny Boyle) ou encore Real Humans (Suède, à suivre en ce moment sur Arte).
"La figure du méchant a beaucoup évolué"
"La grande force des scénaristes, c'est de ressentir les craintes d'une société" explique François Jost, sociologue des médias et auteur notamment de "De quoi les séries télé sont-elles le symptômes ?" (CNRS éditions). "Il y a une fonction cathartique très forte." La trame est souvent la même, car "l'idée de sauver le monde est au cœur des séries télé depuis leur création" . Mais la menace change : "avec 'The Mentalist' ou 'Lie to Me', on voyait la peur de la transparence, de la communication sans limites. Avec '24 heures chrono', la peur du complot terroriste."
La figure du méchant aussi évolue : "A une époque, c'était le méchant de western, qu'on reconnaissait immédiatement, avec un costume noir, des attributs de méchants" explique François Jost, qui prépare un ouvrage sur les anti-héros. "Aujourd'hui, tous les personnages peuvent basculer dans le côté sombre. C'est ce que dit le titre de la série 'Breaking Bad', qu'il faut traduire par 'devenir méchant'. Mais la possibilité de la rédemption est très forte aussi. La frontière est plus floue entre bons et méchants."
Bande-annonce de la nouvelle saison de 24 heures chrono diffusée début mai aux Etats-Unis.
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