"Le FN surfe sur la défiance de l'opinion vis-à-vis des médias"

Dans un échange entre une journaliste du Point et Philippe Martel, ancien collaborateur d'Alain Juppé qui a pris ses fonctions fin 2013 auprès de Marine Le Pen, le chef de cabinet de la présidente du Front national affirme, selon les propos qui lui sont attribués : "De toute façon, les Français vous détestent. Notre plan média, c'est de vous attaquer à mort. La presse nous est défavorable, pourquoi continuer à collaborer avec elle ? Il faut dire les études que vous avez faites, les appartements que vous habitez..."  Philippe Martel dément toute fiche sur les journalistes : "Vous connaissez nos moyens, vous nous croyez capables de faire des fiches ?" , a-t-il déclaré à l’AFP.

"Le FN s'est construit dans l'affrontement avec les journalistes"

Pour Christian Delporte, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, spécialiste de l’histoire des médias et de la communication politique, ce type de pratique est un "vieux procédé de l’extrême droite" . "On voit bien quels sont les objectifs, poursuit-il. Il s’agit de surfer sur la défiance de l’opinion à l’égard des médias, de disqualifier les intervieweurs et d’intimider les journalistes. Mais derrière tout ça, il y a une stratégie : le Front national s’est construit dans l’affrontement avec les journalistes."

Une défiance qui n’est pas l’apanage du FN, ajoute Christian Delporte. "On l’a vu lors de la campagne présidentielle de 2012, dans les meetings de Nicolas Sarkozy où l’on huait les journalistes. Cela relève d’un climat un peu nauséabond, selon lequel les journalistes seraient partisans."

A revoir en replay. "Artistes en Tunisie" de Serge Moati, diffusé sur Arte . Portrait de la Tunisie d’aujourd’hui à travers les regards des artistes.

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