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Mondial, le business derrière le spectacle

C'est l'un des événements les plus suivis sur la planète. Le Mondial de football vient de s'ouvrir au Brésil. Droits de diffusion, flambée du prix de la publicité, bataille pour s'attirer les meilleurs consultants... Le spectacle cache d'énormes enjeux financiers pour les médias.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© REUTERS / Charles Platiau)

12 millions de tweets se sont échangés jeudi soir lors du match d'ouverture de la coupe du Monde. Les fans avaient visiblement beaucoup de choses à dire devant Brésil / Croatie. Commenter les matchs en direct sur les réseaux sociaux : cette tendance devrait se confirmer tout au long du Mondial. Selon une étude TNS Sofres, 85% des Français qui vont suivre la Coupe du Monde à la télé vont utiliser un second écran - une tablette ou un smartphone - pour commenter ou chercher des informations.

Pas de doute cependant : la télévision restera le média roi de Mondial. Jeudi soir, plus de 8.7 millions de Français étaient devant TF1, ce qui en fait la meilleure audience pour un match d'ouverture de coupe du Monde. Derrière les images de liesse, les envolées lyriques des commentateurs et les ralentis sur les plus belles actions, il y a un vrai business : TF1 avait dû débourser 130 millions d'euros pour acquérir auprès de la FIFA les droits de retransmission des rencontres. Une somme astronomique qu'elle a pu diminuer grâce à la rétrocession de droits à beIN Sports. La chaîne qatari diffuse l'intégralité de la compétition, TF1 ne conservant que les 28 plus belles affiches.

"C'est la première fois que la majorité des matchs du Mondial seront payants" indique Richard Sénéjoux, spécialiste des questions de sport et de télévision à Télérama . "C'est une spécificité française : dans les autres pays où le football est très populaire, il y a une pression forte des autorités pour que le Mondial reste en clair. C'est le cas par exemple de l'Allemagne, où les matchs sont diffusés par les chaînes publiques."

Pour beIN Sports, "c'est une belle opération de communication et de fidélisation" . La chaîne qui compte aujourd'hui 1.7 millions d'abonnés peut espérer en convaincre beaucoup d'autres grâce au Mondial. En revanche, pour TF1, l'enjeu est différent : c'est une question "d'image" pour celle qui veut garder son statut de première chaîne européenne. "TF1 va perdre des dizaines de millions d'euros à cause du Mondial, qui est un événement impossible à rentabiliser"  précise Richard Sénéjoux. Mais la chaîne va quand même bénéficier d'audiences qui s'annoncent excellentes, et de spots de publicité vendus beaucoup plus chers qu'à l'habitude.

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