J'ai 10 ans. David Foenkinos : "Une enfance schizophrénique et étrange"
Un nouveau rendez-vous cet été sur franceinfo. Tous les samedis, Julia Martin vous fait découvrir une personnalité à travers son enfance. Pour cette première, c'est l’écrivain, scénariste et réalisateur, David Foenkinos qui se confie.
David Foenkinos est un écrivain au ton secret qui parle très bien des autres mais très peu de lui. Profond et léger, drôle et émouvant, il prend un malin plaisir à jouer avec les mots pour nous faire découvrir la palette de nos émotions.
Artiste polymorphe, il mène de front écriture et réalisation
À l'âge de 16 ans, il tombe gravement malade et subit une opération du cœur. A l’hôpital, la découverte de la lecture et de la musique éveillent sa sensibilité artistique. En 2002, il parvient à faire publier son premier roman, Inversion de l'idiotie aux éditions Gallimard. En 2004, il obtient le prix Roger Nimier pour Le Potentiel érotique de ma femme.
2009 lui apporte la consécration avec La Délicatesse qui sera adapté dans la foulée au cinéma. Il signe la réalisation du film avec son frère Stéphane. En 2011, paraît son livre le plus autobiographique, Les Souvenirs, lui aussi adapté en long-métrage. En 2014, il publie Charlotte, l'histoire vraie d'une artiste-peintre juive déportée à Auschwitz. La famille Martin publié en 2020 est son dix-huitième roman. Si aujourd’hui "il va mieux", petit, David Foenkinos n’avait pas forcément la "tête de l’emploi".
J’ai le souvenir de passer le mercredi après-midi à errer, à jouer au Monopoly tout seul… Est-ce que c’est comme ça qu’on devient finalement écrivain, qu’on développe l’imagination, c’est possible.
David Foenkinos
franceinfo : "Schizophrénique et étrange", c’est en ces termes que vous qualifiez votre enfance, pourquoi ?
David Foenkinos : Parce que j’ai eu une enfance à deux têtes. À la fois extrêmement modeste parce que j’habitais en banlieue, que j’allais en vacances chez mes grands-parents dans une cité à Meaux- Beauval. Et dans le même temps, ma mère travaillait à Air France, donc on faisait des voyages au bout du monde, aux États-Unis, en Afrique... Donc à la fois une enfance très introvertie et en même temps, ouverte sur le monde.
Vous avez grandi avec des parents qui vous laissaient assez libre dans votre éducation. Ils étaient souvent absents ?
Très souvent absents, et ils ne planifiaient pas grand-chose. J’ai le souvenir de passer le mercredi après-midi à errer, à jouer au Monopoly tout seul.
Votre enfance a été marquée par vos grands-parents. Votre grand-mère paternelle avait une place importante. Enfant, vous passiez tous les étés chez elle. Qu’avez-vous hérité d’elle ?
La bienveillance, le goût des autres, la tendresse, la curiosité. Finalement des qualités humaines plus qu’un bagage culturel ou sociétal.
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