Jardin. À Sartrouville, légumes et plantes aromatiques poussent dans un container maritime recyclé
Ce prototype de base de vie autonome permet de produire des ressources alimentaires en continu.
Depuis trois mois, Sartrouville dans les Yvelines accueille un prototype de culture maraîchère en container. L’idée de transformer des vieux containers maritimes en sites de production de fruits et légumes n’est pas nouvelle. Mais ce prototype développé par la société Independent Living Base est entièrement autonome.
Sur le toit, une centrale photovoltaïque fournit l’énergie indispensable à l’éclairage, l’aération, et à la régulation de la température. Le container est équipé pour recueillir les eaux de pluie, les filtrer pour arroser et approvisionner en oligo-éléments les 60 bacs de culture qui se trouvent à l’intérieur.
Tous les légumes n'apprécient pas la culture indoor
Cette longue phase de test (prévue pour durer entre 18 mois et 2 ans) a pour objectif d'observer le comportement et la production de fruits, légumes et plantes aromatiques. Pascal Benveniste, concepteur d'écoquartier et fondateur de la société ILB, livre les premiers résultats de l'expérience :
"Tout ne pousse pas bien. Il est très, très difficile de faire pousser une vingtaine d’espèces de fruits et de légumes différents avec des besoins différents, dans le même endroit et les mêmes conditions de température et de lumière. Certaines espèces, comme la mâche et les lentilles, s’en sortent plutôt mal. Inversement, les pommes de terre, les tomates, les piments, les courgettes aiment beaucoup ces conditions."
Nous testons aussi des plantes aromatiques. Le thym, le basilic, le persil se comportent très bien.
Pascal Benveniste, fondateur de Independent Living Base
Une future clientèle très hétéroclite
Une équipe d’une trentaine de personnes, du plombier au botaniste, a mis en commun ses compétences pour construire et mettre au point cette base de vie autonome. Elle est pilotée électroniquement. Une appli indique ce qu’il faut récolter et semer, car l’objectif est bien sûr de produire en continu.
La culture indoor ne respecte pas les rythmes naturels des saisons, mais ce container pourrait se montrer très utile dans bon nombre de situations :
Le concept peut intéresser les ONG qui gèrent des camps de réfugiés ou les associations qui, en France, s'occupent des SDF et se trouvent face à un problème de ressources alimentaires.
Pascal Benveniste
"Le container pourrait être également utile aux sociétés qui ont besoin d'envoyer des spécialistes très loin, pendant de longs mois : sismologues, glaciologues, géologues, botanistes, vulcanologues... La clientèle est hétéroclite et majoritairement internationale, mais pas seulement.
Assurer un complément de revenus
Nous avons eu aussi des contacts avec des maraîchers français intéressés par le concept qui leur permettrait de cultiver des légumes en hiver, et de s'assurer ainsi un complément de revenus. Il suffit d'une petite parcelle de terrain pour accueillir 1, 2 ou 3 "food containers". Chacun occupe seulement 30 m2 d'espace au sol."
La phase de test de cette base de vie autonome est prévue pour durer encore plus d’un an avant peut-être, le début de sa fabrication industrielle.
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