Jardin. La mycorhize, réseau social en sous-sol
La mycorhize : sous ce mot étrange se cache l'un des secrets de la vigueur et de la bonne santé de nos plantes.
La mycorhize, l'assurance santé des plantes. Grâce à la mycorhize, Internet en sous-sol existe depuis 450 millions d’années. La mycorhize, c’est un mariage éternel entre les champignons du sol et les plantes. C’est elle qui a permis aux végétaux de coloniser la surface terrestre.
Une précieuse alliance
Sans cette symbiose, tous les tests le démontrent, les plantes poussent moins bien, elles sont plus faibles, et résistent moins à la sécheresse par exemple.
Cette alliance naturelle, si précieuse mais invisible, est étudiée par Daniel Wipf, professeur à Dijon, à l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) :
"95% des plantes terrestres bénéficient de cette alliance. Il existe deux grandes familles de plantes qui ont choisi une autre stratégie dans l'évolution, les Brassicacées, comme le chou ou la moutarde, et les Chénopodiacées, comme la betterave.
Toutes les autres plantes font des mycorhizes. D'ailleurs, on devrait dire qu'elles font des mycorhizes et pas des racines. Les carottes, les pommiers, les bananiers, le blé, la vigne, le maïs font des mycorhizes."
Consolidez le réseau
Les produits chimiques sont venus perturber cette association vitale. Nourrir les plantes et éliminer ce qui gêne dans le sol, c’est une stratégie qui a aujourd’hui atteint ses limites. L’utilisation de ces produits est interdite depuis le 1er janvier 2019 dans les jardins amateurs. L’occasion de voir autrement ce qui se passe sous nos pieds et notamment la mycorhize.
Comment faire dans nos jardins pour favoriser ce réseau social en sous-sol ?
"La première recommandation pour un jardinier, paysan, n'importe quoi, c'est de ne jamais laisser le sol nu, même et surtout en hiver, parce que le champignon ne peut pas vivre sans la plante. Si vous enlevez les plantes, vous limitez la diversité des champignons mycorhiziens.
Dans les années 50, les champs étaient couverts de luzerne tout l'hiver, on ne savait pas vraiment pourquoi mais on connaissait le bienfait. La couverture du sol entretient le réseau mycorhizien en place. Ensuite, il faut parler du labour. Tout dépend de la profondeur, de la fréquence. Quand on casse le réseau, il faut qu'il se reconstruise. Si on le casse de temps en temps à des distances très éloignées, ce n'est pas trop grave. Mais il ne faut pas labourer régulièrement dans une saison."
Réalité virtuelle
Daniel Wipf et l’entreprise Premier Tech travaillent sur un test moléculaire qui permettra de savoir si votre sol est pauvre ou riche en mycorhizes. Pour en savoir plus sur ce sujet d’avenir, vous pouvez visionner un film de 4 min sur You tube : Découvrez la symbiose mycorhizienne en réalité virtuelle.
Merci à Daniel Wipf, professeur de biologie et de physiologie végétale à l'Université de Bourgogne.
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