En direct du monde. Tension entre la Bolivie et la France au sujet d'un jeu vidéo dans le monde de la drogue
Ubisoft, entreprise française, doit sortir un nouveau jeu vidéo où la drogue est omniprésente dans un pays fictif. Trop d'éléments font penser que le jeu se déroule en Bolivie. Ce qui provoque la colère du gouvernement bolivien.
Ubisoft s’apprête à sortir un jeu vidéo dans lequel les joueurs luttent contre le narcotrafic dans la jungle qui pourrait être bolivienne. Et cela n’a pas plu aux autorités du pays, pour qui cela nuit à l’image de la Bolivie. L’ambassadeur de France, Denys Wibaux, a donc été convoqué par des ministres et on lui a donné une lettre destinée à l’entreprise française Ubisoft.
Le ministre de l’Intérieur Carlos Romero a expliqué qu’il était regrettable qu’un jeu vidéo présente la Bolivie comme un "narco Etat", tout en soulignant les efforts fournis pour lutter contre le narcotrafic. Il a ajouté qu’il était paradoxal qu’une entreprise française questionne cette lutte alors même que la Bolivie a acheté à la France des hélicoptères Super Puma pour surveiller les zones sensibles.
Les images parlent d'elles mêmes
Le jeu vidéo d’Ubisoft, Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands se déroule dans un pays qui serait devenu le premier producteur de cocaïne au monde dans lequel le cartel fictif de Santa Blanca aurait pris le pouvoir et aurait converti le pays en "narco Etat". Si dans la bande annonce du jeu la Bolivie n’est pas citée expressément, il n’y a pourtant aucun doute à avoir, tout y est : les symboles traditionnels, les cholitas, ces femmes boliviennes aux tresses et aux jupons colorés, les paysages de jungle dominés par les montagnes de la cordillère. On ne peut pas se tromper, c’est bien la Bolivie. Et c’est ce qui dérange le gouvernement bolivien, le ministre Romero a ainsi demandé le retrait des sites géographiques reconnaissables et des symboles nationaux.
La Bolivie, l'un des seuls pays producteurs de coca au monde
La Bolivie fait partie des trois pays producteurs de coca dans le monde, avec le Pérou et la Colombie. Et la feuille de coca est élément de base pour la production de cocaïne. Le débat autour de ce jeu vidéo arrive à un moment particulier, quelques jours après que les autorités aient augmenté le nombre d’hectares de coca autorisés de 12 à 22 000, pour une consommation légale, comme la mastication. Aujourd’hui, il semble compliqué que l’entreprise Ubisoft accède aux demandes du gouvernement bolivien, le jeu devant sortir le mardi 7 mars, dans quelques jours à peine. Le gouvernement a affirmé qu’après les voies diplomatiques, il n’hésiterait pas à passer aux actions légales, peut-être interdire la vente du jeu dans le pays.
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