Jeux vidéo. "Monster Hunter : World", la glorieuse incertitude du toréador
Chasse, nature et tradition. Autrefois bestseller exclusivement japonais, la saga Monster Hunter a su évoluer sans se renier pour séduire les joueurs du monde entier. Epoustouflant et haletant, son dernier épisode s'ouvre un peu plus au grand public.
Au Japon, sa terre de naissance, chaque épisode de Monster Hunter depuis 2004 est un banquet commercial généralement boudé par la France. Mais aventure après aventure, traque après traque, cette promesse de grands espaces et de chasses surnaturelles séduit désormais bien au-delà du pays du Soleil-Levant, comme le prouve le succès planétaire du récent Monster Hunter : World à jouer sur PS4 et Xbox One, Monster Hunter : World, dernière itération en date d’une recette immuable.
Entre médiéval et fantastique
Cette méthode, c’est celle d’un chasseur, c’est-à-dire vous, qui se trouve bazardé dans un univers imaginaire à la fois médiéval, luxuriant et fantastique. Votre rôle : protéger le village qui vit sous la menace de monstres fantasmagoriques et comprendre leur migration. Pour les giboyer, il faut cueillir certains éléments naturels comme les champignons pour préparer des décoctions ou recueillir des minerais pour améliorer son équipement, armes et armure, afin d'affronter des créatures toujours plus puissantes, toujours plus fascinantes.
Monster Hunter : World reprend ainsi les étapes élémentaires du récit de chasse depuis que l'humanité est en capacité de les conter : le départ, la poursuite, la mise en place des pièges, l’attente, l’attaque, la capture, et si on arrive vivant jusque-là, le retour victorieux dans sa demeure.
Si Monster Hunter : World a un scénario, l’affrontement à distance avec un dragon antique mi- monstre, mi- volcan, sa véritable histoire, c’est son décor. Loin de se réduire à une sommaire arène de combat habillée de quelques feuilles éparses, la nature est ici foisonnante, faune et flore affichant une variété douce et séduisante.
Une ménagerie de fauves époustouflants
Mais derrière ce cadre vibrionnant se cache une ménagerie de fauves époustouflants, tenant aussi bien de Jurassic Park que de Skyrim.
Et surtout, rien n’est donné au chasseur, la victoire s'acquiert au prix de longues minutes de face-à-face acharnées, terrifiantes parfois, exténuantes toujours, et d’une préparation sans faille. On ne sait jamais qui, de la bête ou du pisteur, sera livré en pâture à cette nature parfois menaçante, parfois captivante.
Et après quatorze ans de parties de chasses virtuelles, Monster Hunter : World renouvelle la saga en beauté, en ouvrant ce spectacle à un public plus large, sans perdre toutefois son essence : la glorieuse incertitude du toréador.
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